La souffrance et la libération cohabitent dans la vie
Dans le monde entier, il n’y a pas un seul être humain qui soit exempt de souffrance. Même dans des conditions favorables, une personne rencontre des difficultés. La forme externe que prend la souffrance peut sembler cruelle, mais sa nature n’est pas malveillante, car son arrivée est toujours propice.
Parfois, la vie nous amène à des moments de réalisations; des moments qui peuvent, de part leurs incidences, nous faire souffrir. Certains appelleront ces périodes de réalisation; des périodes de ruptures, des crises de la 40aine, des burn-out ou des dépressions… Les yogis appellent cette étape Samvega – un état complexe impliquant une sorte de désillusion avec la vie tel qu’on la croyait, tel que nos filtres d’alors nous faisaient percevoir les choses, et un désir sans réserve d’enquêter plus en profondeur sur le fonctionnement interne de l’esprit et de soi – d’un changement profond.
Contrairement à la vision occidentale, la souffrance mentale n’est pas nécessairement un état pathologique qui doit être éviter et dont on doit avoir honte. Mais plutôt une opportunité d’aller de l’avant vers la possibilité d’un mode de vie plus en adéquation avec une conviction intime d’un mieux. Même si cela implique un changement total d’une vie ancienne, d’idées, de relations, de concept, ou même, dans une certaine mesure, d’une personnalité.
A l’instar, se convaincre que tout va bien, que seul le côté positif de la vie doit être considéré et exprimé, que « tout va bien dans le meilleur des mondes »: c’est de l’ignorance.
L’ignorance ne crée pas le bonheur, ou quelque ce soit de réel.
«Ne pas voir les duhkas, est duhkas» / Refuser de voir la souffrance, est source de souffrance.
Voir la vérité, l’accepter, est toujours un soulagement. C’est lorsque la souffrance est combinée à l’aveuglement, que l’on peut penser que la véritable maladie mentale peut émerger.
Ne vous détournez pas de la vérité et de la souffrance, étudiez-les, étudiez-vous et les réponses viendront. Vos interprétations, votre vision des choses passe par vos filtres et vos constructions mentales. Le yoga nous apprend la concentration – par la pratique – et une compréhension de la construction mentale – par les textes – afin de pouvoir analyser les expériences sans les empreindre d’émotions ou d’interprétations, mais pour mieux les comprendre.
Par la compréhension viendra l’apaisement, le changement, le lâcher prise, la clairvoyance. Se détourner est la source de la souffrance la plus profonde.
Le mental n’est transformé que par une investigation personnelle directe, systématique et attentive des expériences. Il n’y a aucun moyen de comprendre l’esprit, sans explorer notre propre expérience immédiate.
#heureuxsoientlesfêléscarilslaisserontpasserlalumière.
Texte écrit le 22 août 2018