Reconnaitre ses blessures pour mieux s’en défaire

Notre cerveau est essentiellement le produit de notre passé. Il a été façonné, moulé, de sorte de devenir une archive vivante de tout ce que nous avons appris et vécu jusqu’ici dans notre vie.

A chaque expérience, des circuits neuronaux se créent – créant des émotions. Plus un événement a un impact émotionnel fort dans notre vie, plus il laissera une trace durable dans notre cerveau, une empreinte cognitive – un samskara – en d’autres termes “se souvenir” signifie préserver ces connexions. Plus nous répétons une pensée, un choix, un comportement, une expérience ou une émotion, plus nos neurones concernés s’activent et créent des liens, et plus ils développeront une habitude à long terme.

L’expérience est finalement inscrite en nous, et nous réagissons en réaction; pour ainsi dire en pilotage automatique, inconscients des conséquences de l’expérience.

Le problème est qu’une expérience vécue dans la non-acceptation, c’est à dire dans le jugement, dans la culpabilité, la peur, le regret ou toute autre forme de non-acceptation, sera amenée à se répéter. L’humain s’attire sans cesse les circonstances et les personnes qui lui font revivre cette expérience… jusqu’à complète guérison.

Accepter une expérience ne veut pas dire que celle-ci représente votre préférence ou que vous soyez d’accord avec elle. Il s’agit plutôt de vous donner le droit d’expérimenter et d’apprendre à travers vos comportements.

C’est ce dont il est question avec les Kleshas et plus particulièrement ici, avec Dvesha Klesha – souvent traduit par aversion. Par la peur de revivre une blessure profonde, notre comportement vis à vis de nous-même et des autres répond à un automatisme inconscient.

Réaliser nos blessures, avec l’intention claire de s’en détacher, c’est tout d’abord s’observer, être conscients de nos comportements sans perception faussée par l’ego.

D’après Lise Bourbeau dans son livre “Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même”, à chaque blessure réveillée, sa réaction. 
Par exemple, celui qui vit la blessure du Rejet, aura tendance à fuir toute situation, ou engagement, par peur de paniquer. Ne croyant pas en sa valeur, il recherche la solitude. Celui qui vit la blessure de l’Abandon, aura tendance à être dépendant car sa peur est celle de la solitude. Ayant des difficultés à prendre des décisions seul, il a besoin de présence, d’attention, et de soutien. Celui qui vit la blessure de l’Humiliation, aura tendance a avoir honte de lui ou peur de faire honte. Il connaît ses besoins mais ne les écoute pas et s’en met beaucoup sur les épaules – tout cela par peur de liberté. Celui qui vit la blessure de la Trahison, aura tendance à tout contrôler par peur du reniement. Il se croit plus fort que tout le monde, il est impatient et performant pour être remarqué. Ou encore, celui qui vit de la blessure de l’Injustice, aura tendance a faire preuve de rigidité. Il se compare, et a des difficultes a montrer son affection. Il peut etre vivant, dynamique et optimiste par peur de la froideur.

Ses réactions, ses comportements quasi automatiques, tels des programmes auquel nous répondons, sont dictés par la peur de revivre une blessure. Ce n’est pas ce que nous vivons qui nous fait souffrir, mais bien notre réaction à ce que nous vivons dû aux blessures non guéries.

Etre témoin de ces réactions, c’est mieux comprendre qui l’on est et s’offrir le pouvoir de changer. C’est accepter, pardonner, se pardonner.

C’est faire de la place pour utiliser son énergie à plus créatif que de simplement répondre à des automatismes issus du passé. C’est (re)prendre les rennes. Être présent. C’est remplacer des émotions à faible pouvoir vibratoire, par d’autres plus puissantes. C’est se libérer.

#thatswhatyogaisabout