SUR QUELS ÉLÈMENTS SE BASER POUR LA PRATIQUE ET L’ENSEIGNEMENT

D’après Krishnamacharya, pour que le yoga reste authentique et soit transmis avec justesse et sans distorsion, 4 conditions sont nécessaires: 

l’enseignant doit être bien informé, et avec de l’expérience
L’élève devrait être capable, et faire l’effort, de correctement comprendre l’enseignement
L’élève devrait pratiquer et appliquer ce qui a été transmis pour éviter un savoir théorique
Quand il est prêt, l’élève devrait propager l’enseignement

La qualité de la transmission est donc primordiale.

Parampara, comme la plupart des mots sanskrit, a plusieurs sens: « transmettre d’une personne à une autre »,« au travers des générations », « tradition », « sans interruption »,…
Tous se rejoignent dans l’idée d’un partage continue d’une méthode ou d’une tradition, d’une personne ou génération, à une autre.

D’après Eddie Stern, le message important de Parampara n’est pas qu’il n’y ait qu’une unique manière de pratiquer mais que l’idée d’une pratique authentique doit être préserver de génération en génération. D’après lui, sans le concept de lignée, le Yoga sera perdu.

C’est comme cela que le savoir a été transmis de génération en génération dans la tradition du Yoga en Inde.

Notre lignée remonte à Bramachari – pour aussi loin que l’on puisse remonter – Maître de l’illustre Krishnamacharya, qui donna, entre autres, la branche spécifique de l’AVY; 
celle de Pattabhi Jois, père de la méthode si on le considère comme celui qui l’a finalisé telle qu’elle est aujourd‘hui, dans ses séries, son compte et l’ordre des postures.

Une figure qui peut donc être vu uniquement comme symbolique et représentative de la méthode, quelque humain qu’il ait été et quoi qu’on en pense. 
Et par la même, dont on peut s’affilier, d’après moi, sans en être le disciple.

Plusieurs sources, se recoupent sur le fait que les spécificités de la méthode sont issues de Yoga Korunta, un texte ancien qui a été détruit et d’où serait issu un certain nombre de postures, le concept des séries et du vinyasa. Texte qui aurait été étudié par Krishnamacharya et transmis à Pattabhi Jois.

Une lignée qui a traversé le temps, qui a été testée et a su s’adapter et évoluer à chaque période traversée par le dévouement et l’ardeur de ces enseignants, est, à priori, digne de confiance.

Parampara a 2 parties: la transmission des techniques de pratique de la lignée et la dévotion. Ces 2 aspects étaient anciennement transmis par un Guru, un enseignant unique, amené à aider l’élève à trouver la lumière; son guide sur le chemin de la réalisation.

Cependant, toujours d’après Eddie Stern, « il est normal qu’il y ait quelques variations et modernisation au fil du temps. Comme beaucoup de chose dans nos vies, leur forme a changé au fil des siècles. Même si le but du yoga, depuis le début, reste un moyen de parvenir à mieux se connaitre, la plupart des grandes figures actuelles du yoga ne sont plus vraiment en adéquation avec la vision des gurus en Inde » … et les élèves, pas tous enclins a en avoir un.

D’après Mohan, Krishnamacharya reconnaissait avec humilité ses maîtres et en faisait leurs éloges en tant que guides dans la pratique correcte du Yoga, plutôt qu’en tant que personnes pour lesquelles il fallait s’abandonner. Que la dévotion n’est pas nécessaire à la pratique du yoga et ne devrait pas être forcée. Que les élèves devrait trouver leur propre forme de dévotion basée sur leur culture et leur propre spiritualité.

Il y aurait donc une différence perceptible entre être dévoué à la pratique, et être dévoué à la personne qui nous l’enseigne. Laissant aujourd’hui le choix aux pratiquants.

Les récents témoignages de Mary Taylor, Rain ou autres sur les réajustements inappropriés de S.K.Pattabhi Jois, faisant éclater au grand jour les polémiques déjà existantes sur le sujet au niveau international, nous prouve bien combien l’être humain est imparfait.

Swami Vivekananda écrivait début du 19é siècle; « Tout courant de volonté provenant d’autrui, ne fait que river un boulet de plus à la chaîne de servitude déjà si lourde que constituent nos pensées et nos superstition passées. Évitez tous ceux qui vous demandent de croire aveuglément et vous privent de votre liberté. »

Être dévoué à la pratique mène donc, de nos jours, préférablement à la discipline et au respect de de la méthode. Et dans ce sens la discipline est une aide précieuse et nécessaire, un puissant support pour la pratique.

Donc plus de Guru ? …plus d’enseignants ?

SI. Aujourd’hui, on peut apprendre beaucoup au travers des livres, et des vidéos que l’on trouve en nombre sur le net, en librairie, principalement en anglais. 
Mais il manquera toujours les réajustements et l’oeil avisé d’un enseignant. Une vidéo ne peut pas suivre les progrès, corriger l’alignement, diriger vers une progression adaptée aux limitations du moment. Un enseignant encourage, accompagne et soutien, permets la transformation.

La première référence pour s’assurer de l’authenticité de sa pratique devrait être l’enseignant, ou les enseignants, qui nous transmettent la méthode au sein de notre lignée.

Eddie Stern conseille: « Lorsque vous cherchez un enseignant, vérifiez son experience, sa personnalité et plus important encore, soyez sûr que lorsque vous pratiquez avec lui, vous avez le sentiment de faire du Yoga »

Je complèterais en rajoutant ;
une excellente connaissance et compréhension des spécificités de la méthode
un bon sens pédagogique et psychologique 
de bonnes connaissances anatomiques
une personnalité en adéquation avec l’élève, ce qui permettra que les messages soient mieux entendus
une proximité géographique ou la possibilité de revenir à lui, 
des connaissances en adéquation avec l’évolution de la pratique de l’élève et de ses recherches
Qu’il soit en constante étude
une empathie développée

Doit-on passer par le KPJAYI pour connaître la méthode et respecter Parampara ?

Etudier au K.Pattabhi Jois Ashtanga Yoga Institute est considérer comme étudier « à la source » et son existence même semble absolument primordiale comme berceau de la méthode. Une référence en elle-même.

Le KPJAYI, anciennement appelé « Ashtanga Yoga Research Institut » devrait nous assurer, de part son changement de nom, que les séries – dans leurs comptes, l’application des dristis, des bandhas, ujjayi, la concentration requise et l’ordre des postures – sont « établies ».

Par le témoignage des premiers élèves de Pattabhi comme Nancy Gilgoff dans une interview, on sait que la méthode s’est finalisée il n’y a pas si longtemps que cela;
On sait qu’en 1980 par exemple, Pattabhi Jois est venu à Maui, ajoutant beaucoup de vinyasas qui n’étaient pas là avant, expliquant que cela ferait gagner en force. Plus tard, une autre visite intégrera Parivritta Trikonasana et Parivritta Parsvakonasana, bien que cette dernière semblait folle aux yeux de Pattabhi, c’est le groupe de Maui qui insista pour la garder. Ce n’est qu’a la fin des années 80 que Utkatasana et Virabhadrasana seront ajoutées.

On apprends aussi dans le livre Guruji d’Eddie Stern et Guy Delahaye que Pattabhi donnait cours 7/7jours jusqu’à ce que Amma, sa femme se plaigne et demande les samedis off.

Patthabi Jois a toujours soutenu n’enseigner que la méthode que son maître, Krishnamacharya, lui avait enseigné – parampara donc – aussi peut-on ajouter à ces témoignages l’importance de mettre en perspective la rigidité dans laquelle certains se plongent concernant la tradition et ce que l’on définit comme méthode, lignée et Parampara.

La méthode est donc aujourd’hui à priori « fixées » dans ses spécificités, et accessibles via les livres, vidéos et les cours d’enseignants la connaissant et ayant compris ses subtilités et raisons d’être, partout dans le monde, et ce afin d’être respectée.

Les vidéos éducatives de la 1ère série et de la série intermédiaire guidées par Pattabhi Jois, que l’on trouve sur YouTube, faisant autorité. Tout comme son livre Yoga Mala.

Trouve-t’on son enseignant référent uniquement sur la liste de l’institut de Pattabhi ?

Au KPJAYI, On vous apprends la méthode tel que Pattabhi Jois l’enseignait aux occidentaux, et à vous lever tôt 🙂 on chante des mantras pendant 30min (obligatoire pour tous), on donne aujourd’hui des cours (facultatifs) de sanskrit, sur la Baghavad Gita, l’Hatha Yoga Pradipika et les Yoga Sutras – mais pas à devenir un enseignant, ni le pranayama, les techniques de méditation, ou à comprendre les asanas anatomiquement.

Le nombre d’enseignants d’Ashtanga Vinyasa Yoga dans le monde grandit à une vitesse vertigineuse. Les premieres générations d’élèves de Pattabhi Jois ont eux même fait naître des enseignants qui eux-mêmes en ont formés d’autres…etc. Penser qu’ils peuvent tous passés par le KPJAYI serait utopique, simple calcul de proportionnalité.

Aller rendre hommage à la terre mère du Yoga, l’Inde, ou à l’institut de Pattabhi Jois, pour exprimer sa reconnaissance, peut être considéré et il n’y a nul doute qu’un profond sentiment d’authentique spiritualité doit se faire sentir dans la salle de pratique du KPJAYI, comme dans tout lieux spirituel.

Mais pour de diverses raisons, géographiques, financières, ou autres, bon nombre d’enseignants ou même élèves, ne se sentent pas l’envie ou le besoin d’une reconnaissance particulière du petit fils de Pattabhi Jois, Sharat, pour apprendre, se sentir sincères dans leur démarche et dévoués à l’AVY.

Parmi les plus anciens des élèves de Pattabhi Jois encore en train d’enseigner l’AVY, certains ne sont plus dans la liste reconnue par Sharat, supposé être aujourd’hui et depuis la mort de Pattabhi Jois en mai 2009, le « seul habilité à former à l’enseignement de l’ashtanga yoga. »

Pour les plus célèbres:
David Williams, Nancy Gilgoff, Danny Paradise, Graeme Northfield, Matthew Sweeney, Gregor Maehle, David Swenson, Lino Miele, Rolf Naujokat, Maty Ezraty…. 
et depuis ce lundi 15 janvier 2018, ce sont ajoutés: Manju Jois, Mark et Joanne Darby, David Garrigues, Chuck Miller, Tim Miller, Richard Freeman et Mary Taylor, Dena Kingsberg, David Roche, Anthony ‘Prem Carlisi, John Scott, Guy Dukahaye, Louis Ellis et même Mark Robberds chez les autorisés.

Tous sortis de la liste pour ne pas avoir respecté « les règles du Shala et/ou Parampara. »

Cette omnipotence du KPJAYI à rendre un enseignant d’AVY légitime est donc remise en cause aujourd’hui aux yeux de beaucoup. Sharat n’étant pas une autorité reconnue par tous, ne serait-ce qu’aux nombre de ses années de pratique ou de par ses choix. Si toutefois, cela avait son importance.

On comprend dans Guruji d’Eddie Stern et Guy Delahaye, qu’il n’y avait personne d’autre pour le poste de directeur de l’institut; Manju ne le souhaitant apparement pas, les femmes ne pouvant occuper ce genre de poste dans la caste des Brahmanes et les occidentaux ayant pendant longtemps – et à priori toujours au Shala des Jois – été considérés comme impurs.

Sharat est encore jeune si on le compare aux premiers élèves de Pattabhi Jois, et la tâche semble bien grande pour un seul homme, comme autorité unique en la matière à la vue de l’expansion de la méthode dans le monde.

Tous ces enseignants sortis de la liste et hautement qualifiés sont néanmoins désormais libres sans les restrictions qu’imposait le Shala des Jois. Libres de certifier eux-mêmes, libres de voyager et faire les ateliers complémentaires de leur choix, d’enseigner au delà de la série intermédiaire. Libres d’aller au delà du système du Pranayama propre à l’AVY…

Tous les enseignants d’Ashtanga Vinyasa Yoga, élèves directes, ou indirectes, sur la liste ou non, venus à Mysore ou pas, et qui transmettent l’AVY avec sincérité et respect, écrivent des livres, témoignent, font des vidéos, donnent retraites, stages, formations, voyagent à travers le monde pour transmettre la méthode… et sont des références possibles.

Nous sommes, d’après moi, tous de la lignée de Pattabhi Jois faisant évoluer la tradition, en adaptant la méthode sans la corrompre… à part au Shala de Sharat.

Manju Jois écrit: « Le Yoga sera répandu dans le monde et deviendra une tradition vivante »

Le nombre devrait faire la force de la lignée face aux inventions actuelles les plus improbables – l’unité au sein de la lignée pour cette raison, devrait être préférable. Et il me semble que nous devons faire confiance aux élèves, pour reconnaître la qualité et finir par faire le choix de leurs enseignants.

EN plus de son rapport au corps enseignant, et à l’aspect spirituel propre à la culture indienne, une des flagrantes différences dans l’apprentissage du Yoga aujourd’hui sont les multiples supports, l’accès à l’information et sujets d’étude qui peuvent accompagner la pratique et son enseignement tel des compléments à la compréhension.

Les sciences sont devenues partie prenante de ces compléments et l’Anatomie semble nécessaire, comme l’étude des asanas, pour soi, comme pour adapter son enseignement aux corps, âge et blessures des ses élèves. La 1ère série étant inaccessible comme telle pour beaucoup – parfois dès la salutation au soleil – et ne devrait pas être réservée à une élite physique.

Les occidentaux ont des habitudes posturales et un squelette bien différents de ceux des indiens. Une classe de Mysore n’étant pas un cours privé, les débutants s’y sentent souvent perdus et prennent, d’après moi, le risque de blessures surtout si l’enseignant est peu expérimenté.

Ne pas permettre à un élève de travailler par ex: upavistha Konasana parce qu’il ne s’accroche pas les mains dans Marychasana D. ou faire plier les jambes dans Uttanasa sous prétexte de devoir absolument avoir les mains juste à coté des pieds, compromettant l’ancrage et le but anatomique de la posture, ou encore exiger des élèves qu’ils attrapent leurs chevilles dans les ponts comme le fait Sharat d’après Mark Robberds, sont des aspects de la méthode propre au KPJAYI et semble aujourd’hui possible de remettre en question.

D’autres études scientifiques peuvent aussi avoir leur intérêt, par exemple sur l’incidence de la méditation sur la Neuro-plasticité, ou les effets du Pranayama sur la dépression et le burn-out….

il est important de ne pas faire de changements réels dans la méthode pour garder une pratique authentique au fil du temps, comme il est important de comprendre pourquoi elle est faite ainsi et faire les modifications nécessaires si besoin sur le nombre de respiration pour s’installer ou les adaptations des postures pour prendre le temps que le corps et le mental s’ouvrent à elles.

Car il y a une bonne raison pour laquelle les postures sont mises dans un tel ordre, équilibrant et rééquilibrant les différents systèmes de notre corps efficacement.

Et pour cela on peut se référer à l‘enseignement de Krishnamacharya, guru de Pattabhi Jois. 
Il est reconnu comme ayant été la plus grande autorité concernant le Hatha Yoga au siècle dernier, autant dans sa connaissance que dans sa pratique. 
Le Vinyasa est essentiel et unique à l’enseignement de Krishnamacharya. il a transformé ainsi la pratique des asanas d’une forme statique en une forme dynamique.

Devraient donc être de bonnes références complémentaires pour nous; 
les témoignages ou enseignements de ses disciples; Mohan, Indra devi, Desikachar, Iyengar,
ses écrits: Yoga Makaranda, Yoga asanagalu, Yoga Rahasya, Yogavalli

ET cela nous mène vers plus d’emphase sur le reste des piliers de l’Ashtanga car, comme dit Maty Ezrati, « à la fin de la journée, les aspects anatomiques d’un trikonasana ne sont pas suffisants. Et personne ne deviendra illuminé avec une posture avancée », ou parce qu’une main est posée exactement où elle devrait être.
Les asanas ne sont que la pointe d’un iceberg sur lequel les projecteurs s’essoufflent, un tremplin, supposé amener la stabilité nécessaire pour aller explorer plus loin vers le pranayama et la méditation. 
Il est facile de faire des postures et ne PAS être une bonne personne. Il suffit de considérer le yoga comme un sport, une compétition, un business ou une mode. Mais pour intégrer, le pranayama, la méditation, et les autres piliers, il faudra étudier… et s’étudier.
S’appuyer sur les citations des textes sacrés, les Shastras, est très important en Inde. 
C’est une manière de garder l’enseignant humble en se référant à ceux qui étaient là avant, sans qui il ne serait pas sur cette voie. En se référant à une autorité supérieure que soi-même, un enseignant reste dans un travail d’humilité et peut continuer à s’élever vers la connaissance.

D’après Gregor Maehle, sans l’étude des textes, le risque de perdre l’essence du yoga et de le voir réduit à une obsession autour des postures, de la santé et du culte du corps, est grand. Cette dérive ne pouvant mener que vers plus d’identification au corps et donc à l’ego.

Il y aurait près de 1000 Shastras encore en circulation; La Bhagavad Gita, Hatha Yoga Pradipika, Gheranda Samhita, Ramayana, yoga sutra de Patanjali, Kundalini Upanishad…. la liste est longue.

Sharat Jois dit: « Un yogi ne doit avoir qu’une priorité dans sa vie; augmenter son niveau de conscience, et comment améliorer ses connaissances sur le sujet. Ses efforts ne devrait aller que dans ce sens. Sans autre but. »

Sharat dit même également: « Yoga est experience. Les connaissances d’un yogi viennent de son expérience qui s’étoffe de jour en jour. Les livres, les vidéos, les enseignants sont toujours de bonnes références, mais il ne peuvent pas être VOTRE expérience. »

Pour un enseignant, l’étude du son propre corps et mental, sa relation aux autres, sa manière de vivre, ses questionnements, les coups durs et ses élèves .. sont autant d’opportunités pouvant le faire progresser sur la voie du Yoga.

Sans imposer son chemin personnel aux autres, puisqu’il est propre à lui, l’enseignant peut, d’après moi, partager sa compréhension de l’AVY au delà du respect des séries.

Se référer à sa propre expérience pour enseigner, s’est s’assurer d’avoir digérer des connaissances pour pouvoir les restituer, c’est lire dans le corps d’un élève ses tensions, ce qui est juste pour lui et comment l’aborder au mieux pour lui ouvrir les portes vers son propre chemin.

C’est utiliser la méthode comme un plan de route à maintenir et travailler avec. C’est dans la voix qui soutient l’effort et le toucher bienveillant. C’est dans le regard et le partage.

La qualité de la transmission se compte aussi, d’après moi, aux nombres des années d’expérience que cela demande.

Écrit à l’occasion des rencontres de l’AVYF – Lyon janvier 2018