Pour vous faire comprendre les différents états modifiés de conscience induits par les pratiques de Yoga, il me faut d’abord revenir brièvement sur certains concepts issus du Samkhya, la base théorique du Yoga.
Purusha est votre conscience sous sa forme la plus pure. Votre « âme » pour certains, mais qui serait dépourvue de toutes mémoires (samskara), même de celles issues de vos vies passées.
Appelé également Atman, Purusha est l’équivalence de Brahman en nous, d’où l’idée que la « divinité » est en nous, car Brahman est ce concept métaphysique qui sous-tend tout dans l’univers ; c’est la conscience cosmique ou universelle, dotée d’intelligence et porteuse d’information.
C’est le champ unifié des théoriciens quantiques, où la notion d’espace-temps n’existe pas, où tout est relié. C’est cette forme d’intelligence qui crée notre univers et se trouve dans la moindre particule ; dans ce vide apparent entre les électrons et le nucleus.
Pour rappel, nous ne sommes que poussières d’étoiles, comme disait Hubert Reeves. Les particules qui vous composent ont toujours étaient là, et le seront encore après votre mort.
Le but des états de concentration les plus avancés est de se relier, se brancher, à ce champ d’information.
Pour se faire, il faut mettre sous silence certaines choses en nous. Se mettre dans les bonnes dispositions.
Prakriti est tout ce qui est manifesté ; matière, pensées, émotions, mémoires, odeurs… électrons, neutrons, protons…. c’est tout ce qui est sujet aux fluctuations constantes de 3 qualités, les Gunas ; Sattva, Rajas et Tamas.
Brahman, Atman, Purusha ne sont pas sous l’influence des Gunas.
Kaivalya, le but ultime des mystiques indiens est l’ultime libération obtenue par l’état de concentration le plus avancé qui soit. Libération du cycle des réincarnations, libération totale des Gunas, et donc de Prakriti ; autrement dit lorsque votre Purusha se fond dans Brahman – telle était l’union recherchée alors.
C’est un point de non retour, appelé parfois « suicide yogique », car oui il s’agit bien de l’ultime détachement ; celui de la vie.
Sans aller jusque là, les pratiques de Yoga, par la concentration, cherchent à contrôler notre activité cérébrale ; par la gestion émotionnelle, la compréhension de l’incidence de nos expériences passées sur nos comportements et interprétations, et celle de nos conflits internes. En bref, tout ce qui crée les perturbations de notre conscience, biaise notre vision, notre compréhension, et crée nos souffrances.
Pour le Samkhya-Yoga, nous pouvons accéder à une forme d’intelligence supérieure, un niveau de conscience proche de purusha mais tout en faisant encore parti de Prakriti – donc de notre vivant – appelée Buddhi. Buddhi est purement sattvique.
D’ou le terme de Bodhisattva en bouddhisme, qui implique des êtres ayant atteint cet éveil tout en restant dans le monde, et peuvent ainsi aider les autres à y parvenir.
Pour parvenir à cet état sattvique, à cette intelligence particulière (buddhi), et accéder aux datas de la conscience universelle, il nous faut donc, pendant un temps, parvenir à éradiquer toute dualité en nous, à savoir Rajas et Tamas, qui interviennent ;
d’une part en relation avec le monde extérieur par Ahamkara (ou Mahat), cette partie de nous qui crée la perception de l’individualité, nous distinguant du reste de l’univers ; l’ego, sans qui nous ne pourrions pas agir avec cohérence dans la vie,
et d’autre part en relation avec notre monde intérieur par Manas (ou Citta) ; le mental dont les moyens de connaissance (Jnanendrya) sont les 5 sens.
Dans la conscience ordinaire, le mental est dirigé vers l’extérieur, traite les informations qui lui parviennent, compare, classifie, nomme… et enclenche des réactions comportementales et émotionnelles en nous sans que nous ne nous en rendions vraiment compte, faisant osciller en permanence nos ondes cérébrales, notre énergie (prana), par la fluctuation constante des Gunas.
Il faut donc calmer cela dans un premier temps, se recentrer, diriger notre énergie, notre attention, en nous. Si le mental appréhende le monde extérieur par les sens, la première pratique d’intériorisation à travailler est donc Prathyahara, lorsque nos sens sont tournés vers l’intérieur ; écoute des sensations en nous, des micro-mouvements, des sons internes, du souffle…
Prathyahara peut être abordé pendant la pratique posturale, mais c’est surtout dans l’assise (Asana), dans l’immobilité, que Prathyahara pourra déclencher le plus sûrement certains états, à savoir les 3 derniers piliers du Yoga ; Dharana, Dhyana et Samadhi, soit Samyama.
Avant d’aller plus loin, stipulons quelques points importants :
Dharana, Dhyana et Samadhi ne sont pas des pratiques, mais bien des états (d’ondes cérébrales notamment) préparés par les pratiques posturales, pouvant être provoqués par le Pranayama, ou plus spontanément à force de pratique.
Ces états n’appartiennent pas exclusivement aux Yogis, mais à quiconque se trouvant dans les bonnes dispositions. Les pratiques de Yoga sont là pour nous permettre d’atteindre ces états.
Ce qui signifie que certains de ces états peuvent parfaitement se déclencher sans que vous ne soyez nécessairement dans l’assise ; lorsque vous prenez le temps de réfléchir à certaines choses, dans des moments de contemplation ou de calme.
Ne considérez pas le Pranayama comme une pratique de performance, comme on a pu gâcher la pratique posturale en occident… Dans un premier temps, il ne s’agit pas de faire les plus longues rétentions ou d’avoir le souffle le plus long, il s’agit juste de rester concentrer. Vous pouvez inventer vos propres exercices autour du souffle pour se faire. Dans un second temps, les rétentions sont là pour induire les états que nous allons parcourir, et notamment la mise sous silence de nos dualités ; de nos énergies rajasiques et tamasiques.
Dans les bonnes dispositions, on oscille entre les 3 états, et de manière encore plus subtil quand il s’agit des samadhi(s), ce que nous allons bientôt aborder.
Dharana, est la concentration du mental (manas), soit l’acte de retenir avec fermeté le mental, de l’empêcher de se diriger vers l’extérieur.
Vous êtes dans cet état lorsque vous lisez un livre sans vous laisser distraire, lorsque vous êtes dans un processus créatif d’écriture, de peinture, de composition… lorsque vous cherchez à résoudre un problème mathématique… et dans le cadre des pratiques de Yoga, lorsque vous êtes attentif pendant votre pratique posturale autonome, de pranayama, ou de répétition des mantras.
Le mental est encore pleinement en action, les mémoires sont présentes, les gunas également, mais le mental est calmé ; ni somnolent (mudha), ni dispersé (kshipta) mais « momentanément » concentré (Vikshipta).
Vous commencez à sortir de l’espace-temps ; vous n’avez plus vraiment conscience de ce qui vous entoure, des bruits environnants, du temps qui passe…
Les pensées sont donc toujours là, et c’est là que le travail commence car il s’agit dans cet état de calme d’observer les pensées émergentes jusqu’à, petit à petit, parvenir à les étouffer avant qu’elles n’occupent, et ne contrôlent, votre mental.
Chaque pensée fait référence à une ou plusieurs mémoires, liées à des émotions et en lien avec les gunas, créant donc des fluctuations… ce que vous voulez éviter.
Au bout d’un moment, cette retenue apporte le calme nécessaire pour se concentrer sur un seul objet, ou sujet, donné. Le plus simple étant de rester concentrer sur votre souffle ; sa qualité, sa trajectoire… d’où tout l’intérêt du Pranayama… ou un peu moins simple, sur un objet concret telle une statuette ou une image.
Dans l’espace entre 2 pensées émergentes, vous êtes alors dans l’état de Dhyana, de méditation. Votre mental en état d’Ekagrata ; c’est à dire concentré en un point, un objet, un sujet (Pratyaya).
L’idée étant, à ce niveau, de travailler à espacer de plus en plus le temps entre 2 pensées émergentes.
Se faisant, plus vous arrivez à faire perdurer ce temps sans pensée polluante, plus vous vous sentez absorbé dans la concentration ; rajas et tamas n’interviennent plus à ce point. Vous êtes dans un état dit sattvique. Vous êtes en Sabija Samadhi et des sujets plus vastes peuvent être objet de concentration, comme vous concernant (un comportement, un rapport conflictuel, un problème à résoudre, un souvenir) ou plus global (l’amour, l’individualisme, la cruauté… un des Yama(s) ou Niyama(s)… la circulation sanguine… le cosmos…) Sujet qui sans vos appréciations/dépréciations liées à vos mémoires, se révèle sous un nouveau jour.
“Je veux me connaitre, comprendre qui je suis, je le souhaite vraiment, car “moi-même” pourrait bien être l’univers” Krishnamurti
Votre mental est alors si calme, si clair et tranquille que vous allez pouvoir saisir les causes les plus subtiles de vos pensées, paroles et actions, sans jugement ou émotions. On dit que la conscience ainsi raffinée commence à se « fissurer » – on parle alors d’expansions de conscience.
Même si cela ne dure que quelques instants, Sabija samadhi laisse ses propres impressions subtiles sur le mental. Une transformation profonde s’opère en vous, dans votre perception et donc dans vos réactions.
Différents niveaux de conscience se distinguent cependant dans le contexte de Sabija Samadhi ;
Les Samprajnata Samadhi, où les mots sont encore là pour soutenir vos réflexions et les Asamprajnata Samadhi qui sont des états de transition entre deux niveaux de conscience, où le mental libre de mots et oublieux de lui-même, laisse toute la place au sujet sur lequel se porte la concentration. Et l’on alterne entre ces 2 états particuliers.
Imaginons que vous ayez choisi un sujet de concentration, et êtes dans les bonnes conditions, voici comment d’après le Yoga votre niveau de conscience évolue ;
Savitarka Samadhi : la conscience des détails.
Votre raisonnement (Vitarka) porte alors sur les aspects grossiers du sujet qui vous intéresse à l’aide de mots. Vous menez une enquête.
Dans savitarka samadhi, les fonctions mentales ordinaires continuent, mais l’identification à l’objet/au sujet s’approfondit de sorte que le mental est moins conscient de ses propres processus qu’il ne l’était pendant le dhyana.
L’esprit est « collé » à l’objet de méditation et ne peut penser à aucun autre objet, mais la façon dont le mental se rapporte à cet objet unique n’est pas très différente de la façon dont le mental pense dans l’état de conscience ordinaire, ce qui fait que vous pouvez être dans le doute et ne pas être sûr de pouvoir faire la différence entre la connaissance réelle et la connaissance basée sur vos mémoires, autrement dit entre une intuition juste ou un raisonnement teinté de vos intérprétations.
Vous avez certainement déjà expérimenté cela dans votre vie. Et si vous n’avez pas cru en l’intuition, un “je le savais !” vous aura échappé vous rendant compte de l’erreur.
Savitarka samadhi, est simplement un approfondissement de Dhyana.
Puis vous allez passer du raisonnement à la réflexion, donc de Vitarka à Vicara. Cet état intermédiaire (asamprajnata), si toutefois vous êtes resté dans les conditions requises suffisamment longtemps, est :
Nirvitarka Samadhi où vous êtes toujours concentré sur les aspects grossiers du sujet traité, mais soudainement, de manière brève ou pas, sans l’aide de mots – libre de la pensée verbale – la vraie nature du sujet contemplé est alors révélée.
C’est ce que l’on nomme une perception directe, une réalisation, ou encore l’intuition yogique.
Ne découlant pas d’un témoignage, ou d’une inférence… sans obstruction issues de vos mémoires, sans interprétation. Tout devient évidemment vrai, aucune preuve n’est requise, aucun doute n’est possible. Il s’agit de la perception la plus vraie. Une vision révélée.
À savoir que :
> cet état peut advenir spontanément sous certaine condition hors de l’assise méditative, dans des moments de contemplation, ou de silence… encore une fois ; quand certaines conditions d’ondes cérébrales sont réunies.
« Je réfléchis 99 fois et je ne trouve rien. J’arrête de penser, je nage dans le silence et la vérité me vient » Albert Einstein
> Les pratiques de pranayama nous exercent en quelque sorte à nous mettre dans les bonnes conditions pour que cela adviennent spontanément.
> la prise de psychotropes doux ou micro-dosés peut vous faire expérimenter cet état, comme il est indiqué dans les Sutra(s) de Patanjali ou certains textes de Hatha Yoga. Certaines lignées bouddhistes (vajrayana) utilisent cela avec leurs novices, sous la forme de concoctions, pour leur faire percevoir l’état recherché.
Les mots reviennent alors, nourris de cette vision épurée, pour plonger dans les aspects plus subtils du sujet de méditation. Il s’agit de :
Savicara Samadhi : la conscience des principes
Vous approfondissez votre compréhension, vous voyez plus loin, à la source du sujet. Des aspect que vous n’envisagiez pas au début apparaissent. La globalité du sujet se dévoile, dans toutes ses subtilités, ses connexions, interactions et significations.
À savoir que les textes des védas, et des premiers Upanishads, sont considérés comme ayant été « révélés » à leurs auteurs, les rishis, capables d’atteindre ce niveau de concentration. C’est pourquoi jamais personne ne mettra en doute la validité de ces textes.
Lorsqu’il est dit que quelqu’un ou une lignée ne reconnait pas l’autorité des Vedas, ce n’est pas la validité des textes qui est mise en doute mais l’autorité de la caste des Brahmanes, et certains rituels comme les sacrifices. Nul part, dans aucun texte ancien ou moderne, l’intuition yogique est mise en doute.
Puis un nouvel état de transition dépourvu de mots (asamprajnata), advient alors – de Vicara (la réflexion) à Ananda :
Nirvicara Samadhi , que l’on nomme également état supra-réfléchissant, ou dit de super-conscience.
Aucune pensée parasite, issue de vos mémoires, n’est apparue, permettant d’avoir le temps d’arriver à ce niveau de concentration. Dans cette combinaison de retenue et de puissance, la conscience raffinée par l’absence d’interprétations, oublieux de vous-même (ahamkara est en silence), de l’espace que vous occupez, du temps qui s’écoule, libre de toute dualité… purement sattvique, totalement absorbé ; votre mental est en Nirodha. Tout est clair.
Il n’y a même plus contemplation… plus d’observeur et de sujet observé.
Vous entrez alors dans le domaine des Nirbija Samadhis, lorsque qu’il n’y a plus d’objet ou sujet de méditation – sans pratyaya. Ce sont les formes les plus avancées de Samadhi.
Ce silence savoureux, et éclairant, mène directement à :
Sananda Samadhi
Un sentiment de joie et de bonheur émerge dans ce silence. C’est un état de ravissement difficile à exprimer par les mots. Mircea Eliade nomme cela l’enstase.
Aucun vritti n’apparaît, à l’exception de la conscience muette du sentiment ; « quelle incroyable sensation de paix. Que je suis bien ! ».
À Savoir :
> Que cet état peut lui aussi advenir spontanément. C’est pourquoi réfléchir sur la gratitude et le contentement est si important,
> Que même quelques brefs instants dans cet état peuvent marquer durablement votre réalité, car en découle un sentiment de confiance en la vie et en soi,
> Que la plus douce des rétentions durant le pranayama, à savoir Kevala Kumbhaka, une rétention spontanée du souffle dans les bonnes conditions d’ondes cérébrales, peut vous mener directement à Sananda samadhi.
De cet état « divin », advient la transition vers :
Sasmita Samadhi, vous n’avez alors plus la « conscience de soi ».
Vous n’êtes plus cette entité séparée du reste. Vous ressentez pleinement faire parti d’un tout. Vous êtes branché sur le champ unifié, seul et un avec tous.
“Nous sommes tous un. Seuls les egos, les croyances et les peurs nous séparent” Nikola Tesla
> Les psychotropes puissants peuvent y mener, on parlera d’extase et non d’enstase, mais ce n’est pas sans risque si vous n’êtes pas dans les bonnes conditions.
Ce qui suit ne concerne que les mystiques, ces grands méditants ayant renoncé aux plaisirs et souffrances d’une vie incarnée.
Car de là, il est dit que l’état de Dharma Megha Samadhi peut advenir – le fameux suicide yogique.
C’est l’état de transition avec Kaivalya, autrement dit avec la mort sans réincarnation, lorsque l’âme épurée de toutes mémoires, jusqu’aux plus anciennes, n’étant plus sous l’influence d’aucune des Gunas, peut ne faire qu’un avec Brahman.
Dans cet état toute l’énergie du méditant étant dirigé depuis un temps conséquent vers le coeur, quitte petit à petit le reste des organes vitaux. Le corps finit par ne plus produire de chaleur… le coeur va s’arrêter de battre, l’encéphalogramme devient plat.
Tout ce que je peux vous dire sur cette dernière partie et de vous renseigner sur le phénomène du Tukdam que l’on trouve chez certains lamas tibétains, qui est vraisemblablement une équivalence et que la science tente d’étudier aujourd’hui tant bien que mal.
Quelques derniers mots pour vous rappeler que les pratiques avancées de yoga demandent du temps, de la patience, une absence d’analyse, une curiosité saine, une confiance certaine et une régularité.
Mais surtout et avant tout de la pratique. Vous pouvez avoir compris intellectuellement ce qui vient d’être expliqué – et j’espère avoir aidé à cela – mais n’oubliez pas que seule l’expérience directe vous fera comprendre pleinement de quoi il s’agit… et qu’elle est à la portée de tous.
Les asamprajnata et les Nirbija Samadhi(s) ne peuvent être forcés, c’est en cultivant certaines qualités, un certain calme, une certaine écoute, qu’ils se déclenchent quand on s’y attends le moins.
“Le secret n’est pas de pourchasser les papillons, mais de prendre soin de votre jardin pour qu’ils viennent à vous”
Cela reste dans le domaine, pour l’instant, de l’inexpliqué.
Pour vous aider à vous y retrouver dans les différents styles de Yoga, et mieux comprendre les appellations, que l’on trouve aujourd’hui dans les studios ou en ligne, voyons d’abord quelques points importants à comprendre :
Tous les yoga posturaux (yogasana) sont issus du Hatha Yoga, une tradition développée entre le 9e et le 13e siècle par les Nath yogis à partir du tantrisme, puis remis au goûts du jour et adaptée pour un public plus large dès le début du 20e siècle. (voir l’article précédent sur la chronologie https://vashtangayoga.com/2024/09/11/chronologie-du-yoga/ )
Une pratique posturale de Yoga a pour but d’accroître vos capacités de concentration, d’intériorisation, de mobilité et d’écoute. Si vous êtes dans un cours qui ne parle pas de souffle, n’a pas de supports de concentration, flatte votre égo et vous pousse à la performance, il y a des chances que vous soyez dans un cours de fitness malgré l’emploi du mot yoga.
La pratique posturale est une préparation, une porte d’entrée, qui implique d’autres pratiques yogiques pouvant vous mener vers des effets plus profonds et pérennes sur votre mental, sa compréhension et son contrôle, telles que le contrôle du souffle (pranayama), la pratique d’états de concentration de plus en plus avancés (méditation), l’étude des textes, et l’étude de soi.
Le terme « Yoga intégral » terme employé par Swami Vivekananda (1896) puis Aurobindo (1916) implique une adaptation du Yoga Classique – l’Ashtanga de Patanjali – à nos besoins et notre époque, autrement dit l’intégralité de ce que le Yoga propose sur les plans physique, psychologique, philosophique et spirituel est intégré à la pratique.
Le terme « Yoga traditionnel » porte à confusion car tout dépend ce que l’on entend par traditionnel ; une pratique telle que les Naths yogis, des ascétiques non-orthodoxes, l’employaient au 11e siècle ? une pratique intégrant tous les principes du Yoga Classique de Patanjali adaptés à notre époque et culture ? une pratique venant d’Inde ? ou encore une pratique telle qu’elle a été enseignée par son codificateur sans aucune modification ou apport ?
Également disponible sur Apple Podcast et Spotify > “Parlons du Yoga”.
Sachant cela, voyons maintenant les styles que l’on rencontre le plus souvent :
– Le Hatha yoga
Comme je l’ai déjà écrit plus haut, tous les yoga posturaux sont des Hatha Yoga. Lorsque la pratique posturale est apparue en occident dans la première moitié du 20e siècle, tous les cours de Yoga posturaux étaient appelés Hatha sans distinction des lignées dont ils étaient issus, malgré les concepts et compréhensions différentes d’une école à l’autre. Au fil du temps, par incompréhension et complaisance de la part de certains enseignants, les cours de Hatha yoga ont été perçus comme des cours de yoga « doux », autrement dit pas trop demandeurs dans l’effort, adaptés aux personnes âgées, parfois presque une relaxation avec un peu d’éveil corporel…
Le niveau d’intensité dépendra donc aujourd’hui de l’enseignant. Vous pourrez parfois trouver des cours de « Hatha Flow » pour signifier un effort plus intense. Le cours peut intégrer d’autres pratiques propre au Hatha Yoga comme le Pranayama (contrôle du souffle en position assise), les Kryas (techniques de purification) ou la méditation (concentration).
Une lignée qui se distinguera des autres, dès la 2e moitié du 20e siècle, est celle de Tiramulai Krishnamacharya et de son Vinyasa Krama Yoga, impliquant une séquence ordonnée et ininterrompue de postures liées entre elles d’une certaine manière, impliquant des supports de concentration, des contre-postures, la respiration Ujjayi et la synchronisation des mouvements avec la respiration afin de vivre une forme de méditation en mouvement. Ses élèves exporteront leurs méthodes hors des frontières de l’Inde.
Issus directement de son enseignement, vous trouverez ;
– L’Ashtanga Vinyasa yoga
Issu des premières années d’enseignement de Krishnamacharya à Mysore et codifié dans les années 70/80 par son premier disciple S.K. Pattabhi Jois, aujourd’hui en 4 séries à difficultés croissantes, ce yoga est perçu comme le plus demandeur, et parfois, à tort, comme le plus élitiste ou dogmatique (cf. mon podcast sur le sujet https://youtu.be/Lb29GnOU0AU?si=kZU3d4wY87Eae3Fd).
Vis à vis de la méthode propre à Pattabhi Jois, et aujourd’hui son petit-fils Sharat, vous trouverez des enseignants plus ou moins rigides concernant l’adaptation des postures, l’apprentissage progressif des séries, ou encore l’utilisation d’accessoires (briques, sangles), les indications anatomiques ou d’alignement et les ateliers posturaux explicatifs, ces derniers étant des apports influencés par la méthode Iyengar.
Les cours de Mysore Style sont les cours “traditionnels” de ce système, permettant une pratique quotidienne au rythme physique et respiratoire de chacun. Ils sont non guidés mais sous le regard attentif d’un enseignant qui soutient et réajuste.
C’est une méthode de transformation efficace, d’autant plus si vous avez une personnalité de feu, aimant les challenges et capable de discipline.
– Le Vinyasa yoga
Malgré que le terme de Vinyasa soit directement inspiré de l’enseignement de Krishnamacharya, on trouve aujourd’hui de tout sous l’appellation « Vinyasa Yoga » au niveau de la qualité et du respect des principes propres à une pratique de Hatha yoga.
Certains cours seront de belles qualités, d’autres ne seront que des cours de fitness ; sorte d’aérobique 2.0 plus enclin à vous vendre quelque chose qu’à vous parler du souffle. Beaucoup seront le résultat d’une combinaison de connaissances et formations suivies par l’enseignant, ce qui est loin d’être inintéressant, du moment que la concentration est cultivée et qu’on vous invite à aller voir plus loin qu’une simple pratique physique.
Les termes « Flow Yoga », « Power Yoga », « power hatha », « Hatha flow » et tous les yogas posturaux qui se disent « dynamiques », en opposition aux pratiques dites douces et statiques, sont en fait des Vinyasa… ou du fitness.
À noter que le Viniyoga, moins courant, est un Vinyasa, issu directement de l’enseignement de Krishnamacharya, développé pas son fils Desikachar, et qui implique une pratique adaptée aux besoins, à la culture, à la santé et aux capacités du pratiquant.
Également élève de Krishnamacharya pendant plus de 30 ans, Ramaswami Srivatsa enseigne le Vinyasa Krama. Terme aussi utilisé par d’autres enseignants dans le monde pour signifier un Vinyasa dans le respect des enseignements posturaux de Krishnamacharya, et pour se démarquer du fitness yoga.
– Le Jivamukti Yoga
Développé à New-York dans les années 80 par Sharon Gannon et David Life, élèves de S.K Patthabi Jois et Swami Nirmalanda pour l’aspect spirituel, c’est un Vinyasa Yoga en musique, incluant dans le cours un enseignement philosophique, une méditation et le chant d’un mantra.
– L’ Iyengar yoga
B.K.S Iyengar, beau-frère de Krishnamacharya, et élève de ce dernier durant 2 années, abandonnera petit à petit l’enseignement du Vinyasa Krama pour créer sa méthode basée sur l’alignement minutieux et perfectionniste du corps.
Les postures statiques sont tenues longtemps avec l’aide d’accessoires ; chaises, bolsters, sangles, briques.
Il est parfois appelé « Yoga Thérapeutique » pour son soutien possibles aux personnes souffrantes ou en rééducation.
Dérivé de cet aspect thérapeutique, vous trouverez des pratiques posturales basées uniquement la dessus ; utilisant des postures de yoga mais sans aspect psychologique ou philosophique, tel que le Fascia Yoga qui associe entraînement des fascias (avec ou sans Foam Roller) et exercices de yoga dynamiques, dans le but d’enlever les tensions physiques.
Ou encore des pratiques en complément d’un suivi Ayurvédique (médecine indienne), où on aura tendance à prescrire un certain style de pratique dans le sens d’un rééquilibrage des tendances, qualités et aggravations propre à un individu.
Sans référence aucune à Krishnamacharya, on trouve également :
– Le Kundalini yoga
Toutes les pratiques de « Yoga intégral » visent à préparer la montée de l’energie le long du méridien principale, autrement dit aux expansions de conscience ; à voir plus clair, à mieux comprendre les choses, la vie, dans le but de mieux vivre ; ne plus être victime d’un mauvais contrôle émotionnel et des épreuves qui surviennent.
Le concept de Kundalini vient du tantrisme.
À savoir que dans les textes de Hatha Yoga, il est expliqué que la pratique posturale prépare à cela – on parle d’enstase (réf. Mircea Eliade) c’est à dire une expansion de conscience douce et contrôlée déclenchée par les états de concentration avancés. Les textes stipulent qu’il est effectivement possible de créer des expansions plus directes, mais avec certains risques sur votre santé mentale, comme avec un jeûn intense, Bastrika (un exercice de Pranayama – hyperventilation – qui donnera plus tard en occident, la respiration holotropique) ou les plantes (les psychotropes) – on parle alors d’extase, ou transe extatique.
Développé en Californie dans les années 70 par Yogi Bhajan, cette méthode allie différentes techniques physiques, respiratoires et gestuels (mudras des mains) ainsi que des chants afin de créer des expansions de conscience. Les postures ne sont pas centrales mais complémentaires.
Les pratiquants portent généralement des habits blancs et un turban sur la tête en référence à l’un des 5 symboles du sikhisme de Yogi Bhajan (religion hybride entre l’hindouisme et l’islam) ; le Dastar.
– Bikram et Hot yoga
Développé par Bikram Choudhury dans les années 70, il se pratique dans une salle chauffée à exactement 40,6°C et 40% d’humidité. Les pratiquants sont guidés à travers deux exercices de respiration et un ordre identique de 26 postures, chacune d’elles étant exécutée deux fois, dans un rythme soutenu.
Dérivé du Bikram Yoga, le Hot Yoga se pratique dans une salle chauffée à 30°C et peut varier dans l’enchainement des postures.
L’association de la chaleur et de l’humidité aide à échauffer les muscles, tendons et ligaments, mais gare aux risques de malaises et de déshydratation.
– Yin Yoga et Yoga Restauratif
Comme nous l’avons déjà vu toutes les pratiques posturales de Yoga sont des Hatha Yoga, ce qui signifie la recherche de l’harmonie des opposés. Entre force et souplesse, entre le « trop » et le « pas assez », entre notre mental analytique et notre mental intuitif etc… Bref entre nos qualités Rajasiques (activité) et nos qualités Tamasiques (inertie), à la recherche d’un état sattvique (équilibre, harmonie). Une pratique de Yoga se doit donc d’être Yin et Yang à la fois, si l’on devait reprendre cette terminologie chinoise.
Développé dans les années 70 par Paulie Zink, un américain expert en arts martiaux, et popularisé dans les années 90 par Paul et Suzee Grilley, le Yin Yoga trouve son origine à la fois dans la tradition yogique, le Qi gong et le taoïsme.
Les postures d’étirement (4 à 6 par cours) sont tenues plusieurs minutes, parfois 5, 10 ou 20 minutes. Le but étant de favoriser le lâcher prise dans l’inconfort, de canaliser l’energie vitale, d’inviter à la lenteur et gagner en flexibilité. Les postures sont passives et des accessoires tels que couvertures, coussins et bolsters sont utilisés.
Attention tout de même ; étirer tendons et ligaments sans soutenir musculairement vos articulations peut être préjudiciable au long terme. Cette pratique est un bon complément des pratiques dynamiques.
Le Yoga restauratif quand à lui, développé par Judith Hanson Lasater, une américaine, ancienne élève de B.K.S Iyengar, cherche le confort absolu afin de se relaxer et lâcher prise. On ne cherche pas un étirement mais une détente totale dans l’immobilité et le silence, à grand renfort d’accessoires afin de se réparer, rétablir un équilibre, d’où l’utilisation du terme restauratif.
– Accro Yoga et Yoga Aérien
Bien que l’accro Yoga ait été probablement inspiré des photos de Krishnamacharya avec certains de ses plus jeunes élèves, il a été développé en Californie en 2006 par Janson Semer et Jenny Sauer-Klein. Il s’agit d’une fusion entre postures de Yoga, acrobatie et massage Thaï. La collaboration entre 2 ou plusieurs individus est nécessaire ; la « base » en contact avec le sol, le « flyer » et le « spotter » qui pare et donne des recommandations.
Le Yoga aérien, ou fly yoga, a été développé dans les années 2000 aux US par le gymnaste et chorégraphe Christopher Harrison, alliant relaxation, mouvement de danse, étirements et gymnastique acrobatique. Puis en 2009, en France, Florie Ravinet, lance sa méthode en collaboration avec des kinésithérapeutes. La pratique se fait le corps suspendu à l’aide d’un hamac à 1m du sol.
La plupart des premières dates mentionnées sont spéculatives et sujettes à débats universitaires. Les premiers textes étaient enseignés et transmis oralement, de brahmane à brahmane, bien avant d’être mis par écrit.
PÉRIODE VÉDIQUE
1500 av.J.C / 500 av.J.C
> 1500-1000 av. J.C
Compilation du Véda (« Connaissance »), divisé en 4 volumes – Rig, Sama, Yajur et Atharva – les textes fondateurs les plus sacrés de l’Inde, révélés aux sages ; les Rishis. Ils contiennent des poèmes / mythes, hymnes et prières (Chandas), des strophes isolées / des formules rituelles (Yajus) et des instructions.
Le Rig véda (le plus ancien et le plus grand) contient 1028 hymnes sur la mythologie, répartis en 10 livres (Mandala). Le terme Yoga (yuj) signifie alors “atteler” un mot à sa signification, et “atteler un animal à son chariot pour aller percer le disque solaire”
Le Sama véda est principalement constitué d’hymnes sur les rituels tirés du Rig véda, mais disposés pour pouvoir être chantés
Le Yajur véda – divisé en 2 moitiés, blanche et noire, contient des instructions pour les rituels (sacrifices et pratiques).
L’Arthava véda est constitué de sorts et incantations contre les ennemis, les sorciers et les maladies.
Le système ayurvédique de santé et de guérison se développera à partir de l’Arthava véda.
On pense que le système des castes est issu d’un hymne des védas à la divinité Purusha.
Le Brahmanisme, l’Hindouisme, le Bouddhisme ou le Jaïnisme se fonderont sur les védas.
> 1000-700 av. J.C
Les Brahmanas – volumineux traités. Ils concernent le Brahman (le concept métaphysique de la conscience cosmique). Ce sont de longs développement en proses, de caractère spéculatif, commentant et justifiant les rituels des védas.
Les plus connus :
Le Shatapatha-Brahmana du Yajur-véda blanc
Le Jaiminiya-Brahmana du Sama-véda
Le Taittiriya-Brahamana du Yajur-véda noir
L’Aitareya-Brahmana du Rig-véda
> 800-200 av. J.C
Philosophie Samkhya (énumération) de Kapila en cours de formation – l’un des six Darshanas orthodoxes (écoles philosophiques reconnaissant l’autorité des védas) – base théorique du Yoga.
Analyse rationnelle de la réalité ;
le concept Purusha / Prakriti,
les Tattva ; Buddhi (ou Mahat) > l’intelligence éclairée, Ahamkara > le principe d’individuation (ego), Manas > le mental, les 3 formant l’appareil psychique (antahkarana), auquel on ajoute les Jnanendriya > les 5 sens, les Karmmendriya > facultés d’action, les tanmatra > 5 éléments et les mahabhuta > objets des sens perceptibles.
Mais aussi le concept des 3 Gunas qui composent la Prakriti ; Rajas, Tamas et Sattva – les 3 “qualités” ou “humeurs” chez un individu (autrement dit sa personnalité innée).
Les Gunas sont en lien avec les Doshas (constitution élémentaire) de l’Ayurvéda. Pour faire (très) simple, bien que ce soit bien plus compliqué que cela ; Rajas est en lien avec Vatta, Tamas avec Kapha et Sattva avec Pita.
> 700-500 av.J.C
Les premières Upanishads telles que :
La Bṛihadāraṇyaka, où l’on trouve les premières mentions de nadi (canaux), appelés alors « Hita », conducteurs du prana (énergie vitale) dans le corps subtile. Le terme de Sramanas y apparait pour parler d’une variété de chercheurs spirituels renonçants aux diverses croyances ;
acceptation ou déni du concept de l’âme (Atman),
fatalisme ou libre arbitre,
idéalisation de l’ascétisme extrême à celui de la vie de famille,
de la non-violence stricte et du végétarisme à la permissivité de la violence et de la consommation de viande.
Viennent d’eux, entre autres, les concepts du Samsara (cycle de renaissance), d’éradication du Karma et de Moksha (libération du cycle des renaissance) et l’acquisition de pouvoirs surnaturels – Ce sont les premiersYogis, en opposition aux brahmanes – des “contre-culturalistes”. Ce sont des traditions individuelles, expérientielles et de forme libre. On en trouvera dans le Jaïnisme, le boudhhisme, l’Ajivika. Une partie des traditions sramaniques Influenceront l’Hindousime (les sannyasins), tandis qu’une autre conservera son identité distincte de l’Hindouisme en rejetant l’autorité des Bhramanes. Tous les Darshanas seront influencés par ces traditions.
La Chāndogya, qui inclut la relation du Prana à la lumière du soleil et mentionne également un nadi allant du cœur à la tête par lequel l’âme sort à la mort – une référence au « canal central » des textes ultérieurs.
Les Upanishads sont considérées comme les dernières écritures révélées. Elles contiennent certains des premiers écrits sur le yoga, et traitent de l’intériorisation, de la poursuite de la réalité ultime (Brahman), de la nature du Soi (Atman), de la souffrance humaine, de la mort et de l’immortalité, tout en rejetant les rituels védiques (dont sacrifices humains).
Le mot Yoga signifie alors l’état d’attelage du mental, de la respiration et des sens.
PÉRIODE CLASSIQUE
500 av.J.C / 5e siècle
> 500 av. J.C
Le Vedanta (la fin des Védas) – ou Uttara Mimamsa – est en cours de développement – un des six darshanas, s’appuyant sur les Upanishads, les Brahma Sutra et la Bhagavad Gita. Plusieurs écoles, se distinguant par leur approche de la dualité (dvaita) entre l’âme (Atman) et Brahman, composent le Vedanta dont ;
l’Advaita Vendanta, école de la non-dualité, de Adi Shankara – la plus marquante,
le Vishishtadvaita de Ramanuja, non-dualité avec des nuances,
le Dvaita Vedanta de Madhva, école de la dualité.
le Bhedabheda Vedanta de Bhaskara (séparés et liés à la fois),
le Dvaitadvaita de Nimbarka (dualité dans la non-dualité)
et le Suddhadvaita de Vallabhacarya, école du monisme.
> 400 av. J.C
Vie de Gautama Bouddha, né Siddharta de la classe des Kshatrya (guerriers) devenant renonçant, ascétique (Shramane / sramana) refusant le système des castes (donc l’autorité des brahmanes), les rituels et les austérités. Le bouddhisme originel (darshana non-orthodoxe) est en cours de développement.
> 600-300 av. J.C
Upanishads tardifs tel que : La Katha où l’on trouve la première définition du Yoga, Isa et Svetasvatara
> 200 av. J.C
Le Yoga devient un autre des six darshanas orthodoxes (Le bhramanisme / hindouisme s’emparent ainsi du Yoga) – son texte de référence sont les Yoga Sutra de Patanjali (forme orale)
On distingue 4 voies (Margas) traditionnelles du Yoga – ne s’excluant pas les unes des autres:
Jnana Yoga : Chemin de la connaissance de Soi. Pratique de la connaissance par l’auto-étude et les textes (Svadhyaya), la contemplation et la méditation (concentration).
Karma Yoga : Chemin de l’action désintéressée, basé sur les enseignements de la Bhagavad Gita. Voie particulièrement adaptée à notre époque selon plusieurs sages contemporains (de Ramakhrisna à Sri Aurobindo)
Bhakti Yoga : Chemin de la dévotion, combiné au Karma Yoga dans la Bhagavad Gita. C’est le plus enclin à la piété religieuse. Se définit par la reconnaissance du divin en toute chose.
Raja Yoga : Chemin de la maîtrise du mental par la concentration, basé sur les Yoga Sutra / l’Ashtanga de Patanjali. Appelé plus tard “Yoga Integral” par Swami Vivekananda (fin du 19e s.), afin de faire la distinction avec le Hatha Yoga (yoga postural), issu des Nath non-orthodoxes, et qu’il ne pratiquait pas.
> 100 av. J.-C
Les enseignements de Gautama Bouddha sont d’abord consignés par écrit au Sri Lanka sous forme de Canon Theravada en langue Pali. Le bouddhisme Mahayana est en cours de développement.
> 1e siécle
Forme écrite et complète du Mahabharata Santiparvan, la grande épopée nationale de l’Inde, après des siècles de développement dans les traditions orales. La philosophie du Yoga se cristallise dans le livre 6 du Mahabharata, qui contient la Bhagavad Gita. Les écoles philosophiques du Yoga et du Samkhya se cristallisent toutes deux dans le livre 12 du Mahabharata : Moksadharma Parvan, “Section sur la voie de la libération”
Le Caraka Samhità, un ouvrage essentiel de l’Ayurveda.
> 1er – 2e siècle
Forme écrite et complète de la Bhagavagita – théiste ; culte de Krishna. Bhakti et Karma Yoga.
> 2e siècle
Forme écrite et complète du Ramayana et des Pasupatasutra
> 3e siècle
Le Shivaisme, une branche de l’hindouisme axée sur le culte de Shiva est en développement dans l’ouest de l’Inde, axée sur l’aspect « destructeur » bienveillant de la divinité, dont la fonction est de briser « la personnalité de l’ego afin qu’elle devienne perméable à la lumière divine »
> 3e – 5e siècle
Le sixième livre de la Maitri Upanisad (qui semble avoir été ajouté ultérieurement) mentionne un lotus dans le cœur (6.1-2) et le sushumna-nadi (« nadi gracieux » ; 6.21 ; également appelé « canal central »).
> 4e – 5e siècle
La forme écrite et complète (?) des Yoga Sutra dePatañjali – Patanjalayogasastra – et ses commentaires ; Les Yoga-Basya de Vyasa. Les Yoga Sutra de Patanjali (195 sutras/aphorismes) – livre référence du Yoga Darshana – traite de la nature du mental, de la souffrance humaine et offre une approche systématique pour atteindre la liberté spirituelle ou « l’isolement » de la pure conscience (Kaivalya), à travers un certain état (Samadhi). Ils étaient destinés principalement aux hommes, brahmanes et ascètes (sramanas). Ils sont fortement influencés par les Upanisads, le Samkhya, le bouddhisme et le jaïnisme.
La forme écrite et complète du Samkhya Karika d’Ishvarakrishna qui codifie la philosophie du Samkhya. Les Karikas sont des textes plus littéraires et moins cryptiques que les sutras.
> 5e – 6e siècle
Le bouddhisme Mahayana et le brahmanisme prospèrent côte à côte en Inde.
Les textes Mahayana sont exportés en Chine et de là au Japon ; premières traductions de ces textes du sanskrit en chinois.
PÉRIODE MÉDIÉVALE
6e siècle / 17e siècle
> 6e – 10e siècle
Le Tantrisme est en développement. Premiers textes appelés Tantras (« tissages ») – textes nombreux et variés en rapport avec différentes traditions ésotériques prenant racines dans les philosophies hindouistes et bouddhistes.
Il y a les Tantras Bhairava, ou Tantras du Shivaisme du Cachemire, Puis les Tantras Rudraet Shiva qui composent les Agamas, textes de référence des Shivaistes Siddhantins.
Le Tantrisme est une méthode d’expansion de conscience et de libération de l’énergie potentielle dormante – bases de toutes pratiques yogiques. On leur doit le développement des notions de Laya Yoga, de Chakra, de Nadi, du Prana, de Vayu, de l’adhara (fixer le mental), de l’éveil de la Kundalini (Shakti). Le tantrisme ouvre la voie du Yoga aux autres castes que les Bhramanes et les Kshatryas.
Le bouddhisme tantrique se développe dans l’est de l’Inde.
Le shivaisme remplace le bouddhisme dans l’ouest et le sud de l’Inde.
> 7e – 10e siècle
Les premiers Puranas tel que le Bhagavata Purana, le plus célèbre, traitant de la non-dualité. Ce genre littéraire était destiné à ceux qui n’avait pas le droit d’étudier les védas – qui n’étaient pas brahmanes. Il existe à la fois dans l’Hindouisme et le Jaïnisme, et est en lien étroit avec le mouvement Bhakti Yoga. Les érudits du Vedanta les ont commenté.
Il existe 18 MahaPuranas traitant de sujet allant de la mythologie aux descriptions géographiques du microcosme du corps humain (la cosmogonie). Les récits puraniques seraient des représentations allégoriques pour certains qui les rejettent pour l’incohérence des informations qui s’y trouvent et les contradictions entre les différents textes.
L’AdvaitaVedanta est pleinement cristallisé dans les écrits de Shankara (788-820).
> 9e siècle
Le Tantrisme Hindou émerge.
Le bouddhisme tantrique se répand en Chine, où il est appelé Mizong (école ésotérique), et au Tibet, où il est appelé Vajrayana (chemin du diamant).
Puis au Japon, devenant les traditions Shingon et Tendai.
> 9e – 10e siècle
Le Kaula-Jana-Nimaya de Matsyendranatha (guru de Goraksanath) présente des centres, au nombre de 6, identifiés pour la première fois comme chakra (roues)
La notion d’énergie Kundalini se développe dans le Tantrasadbhava.
> 10e – 11e siècle
Le Tantraloka d’Abhinavagupta (fI. 975-1025), texte fondateur du shivaïsme cachemiri – qui codifie les enseignements des écoles précédentes – développe la notion de circulation de la kundalini (« la descente de la conscience transcendante dans le microcosme humain [corps], et le retour de la conscience humaine vers sa source »).
> 11e siècle
L’Amritasiddhi et les Yogashastra de Hemacandra (traité du Jaïnisme)
> 9e – 13e siècle
Floraison des cultes ;
des Siddhas (« êtres parfaits ») qui tentent d’atteindre la perfection corporelle et spirituelle, ainsi que des pouvoirs (siddhis) par des processus méditatifs et alchimiques,
du Shaktisme ; culte de la déesse Shakti,
du Kaulisme ; tradition à l’intérieur du Tantrisme, dans le culte de Kali, centrée sur l’accomplissement par le corps. Source du « yoga sexuel » appelé aujourd’hui “néo-tantrisme” en occident
du Shivaisme cachemiri.
Développement du Hatha yoga, dont les techniques sont; Asana (postures), Satkarma (6 actions de purification), Pranayama (extension/contrôle de la respiration), Kumbhaka (rétention du souffle), Mudra (sceaux corporels), Bandha (verrous corporels), Nadanusandhana (concentration sur le son interne), Dharana (fixation), Dhyana (méditation), Samadhi (= Raja Yoga / l’ashtanga yoga de Patanjali)
12e siècleDébut des invasions musulmanes du sous-continent indien
> 12e – 13e siècle
Premiers textes du Hatha Yoga tel que les Dattātreyayogaśāstra, Amaraughaprabodha, Vivekamārtaṇḍa et Gorakṣaśataka
Goraksanath codifie les principes du Hatha yoga et fonde l’ordre monastique des Nath Siddha (Seigneurs Parfaits) – la lignée transgressive “de la main gauche”. La plupart des textes de Hatha Yoga lui sont attribués.
Le Goraksa Paddhati enseigne le système à six chakras avec des noms et des nombres standards de pétales de lotus ; ida et pingala sont nommés canaux gauche et droit ; La kundalini est mentionnée, ainsi que le « grand lotus » au sommet de la tête (sahasrara, ce que nous appelons aujourd’hui le septième chakra)
> 13e siècle
Le bouddhisme est pratiquement éteint en Inde.
Marco Polo est le premier occidental à décrire les Yogis qu’il rencontrera ; principalement des alchimistes, des shivaïstes et des ascétiques Jaïns.
> 13e – 14e siècle
Le Sarada-Tilaka Tantra de Laksmana Desikendra, un manuel de yoga mantra, met en corrélation cinquante lettres de l’alphabet sanskrit avec les pétales des six chakras, enseigne une technique de visualisation et de dissolution de ceux-ci et relie les déesses aux dieux (Brahma, Visnu, Rudra, Isvara, Sadasiva et Parasiva).On y retrouve l’utilisation précoce du terme Sahasrara (le septième chakra) ; svayambhu-linga (« marque auto-existante ») ; du symbole phallique de Siva (linga) autour duquel la kundalini est enroulée.
Le Todala Tantra décrit la pratique du Kundalini yoga et mentionne les mantras en syllabes-graines (bija) dans diverses parties du corps, peut-être un précurseur de leur association aux chakras.
> 14e siècle
Les textes écrits du Yogataravali de Adi Shankara, du Yogabija, du Khecarividya et du Siva Samhita (détaillant, entre autres, les pouvoirs psychiques associés à chaque chakra)
> 14e – 15e siècle
Le système des sept chakras des Yoga Upanishads est pleinement établi, avec le sahasrara comme septième ; chaque élément a son yantra (symbole), sa couleur et son royaume associé.
> 14e – 19e siècle
les Nath Yogis vont acquérir une puissance économique et politique croissante en Inde occidentale, ainsi que dans les zones himalayennes et sub-himalayennes du sous-continent.Au début, en tant que commerçants de chevaux et d’éléphants, via des concessions de terres, le contrôle des temples et des lieux de pèlerinage, puis à la guerre et, finalement, dans le secteur secteur bancaire. L’augmentation de la richesse s’accompagnant d’une influence politique accrue.
> 15e siècle
La forme écrite du Sivayogapradipika etdu Hatha Yoga Pradipika de Svatmarama, disciple de Goraksanath, compilant l’enseignement de ce dernier – tiré principalement du Amaraughaprabodha of Goraksanath.
Apparition du Sikhisme au Pendjab (sous-continent indien) ; réforme religieuse issue d’une union entre hindouisme et islam, initiée par Guru Nanak Dev Ji et cristallisée en 1699.
> 16e siècle
Le Sat-Cakra-Nirupana de Purnananda Giri – chaque chakra a maintenant un mandala (cercle) entièrement développé, comprenant des pétales avec des phonèmes sanskrits et un péricarpe associé à un élément, un yantra, une couleur, un animal, un mantra bija (syllabe-germe), un dieu et une déesse. Il s’agit du texte racine à partir duquel une grande partie du système occidental des chakras s’est développé.
L’aventurier Ludovico di Varthema décrit les Yogi comme des saints que tout le monde essaie de plaire.
1567 – Bataille entre les Yogis et les Sannyasins
16e siècle – 18e siècleL’Empire moghol a établi l’apogée de la domination musulmane dans le sous-continent indien (1526-1707)
Apparition du Sufisme (Sufi Yoga Islamique – Bahr al-hayat)
> 17e siècle
Le texte Hatharatnavali, et Shiva Samhita (peut-être 16e S.) où sont énumérées 4 méthodes de pratique : Mantra Yoga, Laya Yoga, Hatha Yoga et Raja Yoga (les 3 premières ayant pour but la dernière)
Début de la présence des britanniques en Inde avec la « Compagnie Britannique des Indes »
De plus en plus d’aventuriers voyagent en Inde et décrivent, groupés ensemble, les yogis, fakirs et saltimbanques, tels des vagabonds oisifs ou de féroces guerriers ascétiques (les Naths) organisés en armées > Tavernier, Marshall, Thevenot, Careri, Pietro della Valle…
Les Britanniques considéraient les yogis ascétiques comme des rivaux indignes, et leur mode de vie comme répugnant et déficient. Ils les plaçaient à l’extrémité inférieure d’un spectre, seulement un ou deux échelons au-dessus des abominables Aghoris (cannibales) et bien en dessous des ordres qui avaient adopté la religiosité de style Bhakti, plus compatible avec l’époque victorienne.
PÉRIODE MODERNE
fin du 19e siècle à nos jours
> 19e siècle
> 1849 – Henry David Thoreau, philosophe et considéré comme un maître spirituel, ayant lu les upanishads, écrit dans une correspondance « Dans une certaine mesure, et en de rares périodes, je suis mi-même un Yogi. »
> 1888 – Helena Blavatsky, occultiste et cofondatrice de la Société Théosophique, fondée en 1875 à New York, écrit « La doctrine secrète » inspirée par le bouddhisme, le Tantra indien, le Taoïsme et la Kabbale. Elle aura une grande influence sur l’adaptation occidentale des connaissances orientales, tel que le système des chakras.
> 1891 – L’empire britannique place, dans un recensement, les Yogis, dont les Gorakhpanthis, dans la catégorie des « vagabonds divers et peu recommandables » et les criminalise, leur interdisant le port d’armes.
> 1893 – Swami Vivekananda donne un discours emblématique au parlement mondial des religions à Chicago qui aura un profond impact sur l’intérêt porté par l’occident sur l’essence spirituel de l’hindouisme. Son livre « Raja Yoga » sort en 1896
> 20e siècle
En Inde, les Britanniques vont commencer à idéaliser les yogis dont les modes de vie et les moyens de subsistance avaient été largement détruits par leurs politiques.
“Dans la société urbaine de classe moyenne en particulier, l’image du guerrier ascétique sauvage, nu et accro à la drogue est progressivement remplacée par l’image beaucoup plus agréable d’un renonçant spirituel méditatif vivant dans la forêt, quelque chose de bien plus proche de l’idéal des sages de la tradition védique. Cette idéalisation – en fait, cette réinvention – du yogi et de son yoga s’est produite non seulement parmi les Britanniques mais aussi au sein d’une société urbaine indienne de plus en plus anglicisée”. (David Gordon White)
> 1911 – Alexandra David-Néel, orientaliste, tibétologue, et bien d’autre chose encore, part à l’âge de 43 ans à la quête du bouddhisme. Première femme occidentale (Dame Lama) à s’entretenir avec le 13e dalaï Lama en 1912, et à atteindre Lhassa en 1924.
> 1916 –Sri Aurobindo, philosophe, poète et écrivain spiritualiste écrit le premier manuscrit de son livre « Savitri » exposant son « Yoga Intégral » ; une approche nouvelle du Yoga qui influencera sa compréhension en occident.
> 1918 – Sir Woodroffe, indianiste anglais, écrit, entre autres ouvrages sur le tantrisme, « The Serpent Power » (La puissance du Serpent) sous le nom de Avalon. Un texte qui influencera grandement la pratique du Yoga, et son adaptation, en occident. Une traduction du Sat-cakra-Nirupana (en rapport aux chakras) s’y trouve.
> 1931 – Tiramulai Krishnamacharya commence son enseignement au Palais de Mysore. Il est considéré comme le père du Yoga moderne (transnational) pour sa méthode posturale dynamique – le Vinyasa Krama – adaptée d’un texte – le Haṭhābhyāsapaddhati de Kapila Koruntaka (18e s.). Il introduira la salutation au soleil qui sera par la suite adaptée par Patthabi Jois (Ashtanga Vinyasa Yoga), BKS Iyengar et Shivananda. Ses élèves – Indra Devi, Pattabhi Jois, BKS Iyengar, Desikachar, S. Ramaswami… – exporteront par la suite leurs méthodes hors des frontières de l’Inde.
> 1932 – Carl Jung, médecin et psychiatre, donne 4 conférences sur le Yoga tantrique de la Kundalini. Il adapte sa compréhension du Yoga au profil psychologique des personnes et influencera l’aspect « développement personnel » du Yoga en occident. Son conflit avec S. Freud écartera sa vision des universités de psychologie, bien qu’on lui doive aussi les concepts de conscience collective, de synchronicité et d’acceptation de la part obscure de nos psychés.
> 1934 – Le livre « Yoga Makaranda » de T. Krishnamacharya
> 1937Indra Devi, née Eugénie Peterson, devient la première disciple femme occidentale de T. Krishnamacharya.
> 1943 – « Tout le Hatha Yoga » de Theos Bernard est publié, témoignant de sa pratique d’un hatha yoga “authentique” en Inde dès 1930
> 1946Yogananda publie « Autobiographie d’un Yogi » considéré comme un classique spirituel. Il s’agit de Krya Yoga – magie blanche.
1947 Indépendance de l’Inde
> 1948Indra Devi ouvre son premier studio de Yoga à Hollywood ouvrant la voie du Yoga Posturale moderne aux occidentaux.
Tout comme Lucien Ferrer, en France, qui vulgarise la pratique du Hatha Yoga afin de la mettre à la portée du grand public.
> 1954Mircea Eliade, historien des religions, mythologue et philosophe, ayant traduit nombre de textes en sanskrit, publie « Le Yoga – Immortalité et Liberté » mais aussi bien d’autres ouvrages sur le Yoga, l’occultisme, bouddha, le mysticisme, le chamanisme et le sacré.
> 1963Swami Hariharananda Aranya, l’un des penseurs les plus importants du Bengale du début du XXe siècle, publie « Yoga Philosophy of Patanjali » considéré comme l’un des commentaires classiques sanskrits les plus authentiques et les plus fiables sur les Yoga Sutras.
> 1966BKS Iyengar écrit son premier livre en anglais « Light on Yoga », un best-seller. Bon nombre d’américains débarqueront en Inde son livre à la main.
> 1968Les Beattles visitent Rishikesh en Inde. La vague New Age apparait. Yoga et spiritualité de l’Inde deviennent populaire.
André Van Lysbeth – ayant suivi les enseignements du swami Shivananda, et 1er élève occidental de Pattabhi Jois (1964), sort son premier livre “J’apprends le Yoga”
> 1972/73 – Norman Allen, David Williams et Nancy Gilgoff deviennent élèves de Patthabi Jois et contribueront grandement à la pratique de l’Ashtanga en occident, et à la cristalisation des séries telles qu’on les connait aujourd’hui.
> 1975K.Pattabhi Jois vient pour la première fois enseigner à Encinitas, en Californie, y reste 4 mois, marquant le début de l’Ashtanga Yoga aux US.
> 1980/90 – De nombreuses formes de pratiques posturales, issues du Vinyasa Krama de Krishnamacharya, verront le jour avec plus ou moins de respect pour l’aspect psycho-philosophico-spirituel du Yoga : le Vinyasa, le power Yoga, le Flow Yoga etc…
> 1997 Yoga Alliance est formée – le “Yoga business” et le “Yoga fitness” (culture physique utilisant les postures de Yoga) prennent de l’ampleur, dénaturant toujours plus le Yoga.
> 2010Mark Singleton publie « YOGA BODY » démystifiant l’idée d’un yoga postural moderne authentique.
> 2013SOAS (university of london) lance un programme d’étude (maitrise) sur les « traditions du Yoga et méditation », suivie en 2015 du « Hatha Yoga Project » (parfois en collaboration avec Institut Français de Pondichéry), en 2018 du département spécialisé « Centre of Yoga Studies »et en 2021 du « Light on Hatha Yoga Project »
James Mallinson, Jason Birch, Mark Singleton et Daniella Bevilacqua contribuent mondialement à une compréhension plus approfondie du Yoga en occident.
> 2014 L’O.N.U proclame La journée internationale du Yoga pour le solstice d’été – 21 juin, influencé par l’ultra-nationaliste Narendra Modi.
> 2024 La France compte 10,7 millions de pratiquants de Yoga / 36 millions aux US / 300 millions dans le monde. Les pays pratiquant le plus le Yoga postural sont dans l’ordre ; la Corée, L’Inde, l’Espagne, La Grande-Bretagne, Les États Unis.
Aujourd’hui on trouve à priori de tout quand il s’agit d’un cours de Vinyasa, avec des écarts de qualité impressionnants, certains omettant même totalement l’emphase sur la respiration.
Ce texte est pour vous aider à faire la différence, et choisir à bon escient, en fonction de ce que vous recherchez, du but de votre pratique, de votre intention : un exercice de culture physique, ou un effet sur votre mental et votre niveau de conscience.
Le Vinyasa Krama est la méthode posturale issue de l’enseignement de T.Krishnamacharya, considéré comme le « père du Yoga moderne ». C’est le « Yoga du sud de l’Inde ».
Considérant l’utilisation actuel du mot Vinyasa pour certains cours, il n’est plus possible de comprendre le terme « Vinyasa » comme étant l’abréviation de « Vinyasa Krama », tant cela réduirait l’immense savoir et intelligence de cet homme à la création d’un système de culture physique utilisant des postures de Yoga, pour n’en tirant qu’une définition limitée ; Vinyasa = flow.
Ce genre de raccourci réducteur, et perdant au passage beaucoup de significations, portées et effets, et malheureusement très commun concernant le Yoga et son adaptation occidentale.
La grande spécificité de T. Krishnamacharya n’aura pas été (seulement) de créer un système postural d’asana adapté à notre époque, accessible à tous et permettant de garder une bonne santé, mais de faire l’union entre le Hatha Yoga et le Raja Yoga de Patanjali ; de permettre, par le corps physique, d’atteindre le mental, et ainsi de se préparer aux pratiques plus avancées des autres piliers du Yoga de Patanjali.
Le Vinyasa Krama est une pratique de développement physique ET spirituel.
// Définition étymologique :
Vinyasa
Vi > d’une certaine façon / Ordre
Ni > règles
As > s’assoir
Nyasa > placer / placement
Vinyasa > « règles pour se placer d’une manière spéciale »
Vinyasa Krama > séquence ordonnée et ininterrompue d’asana(s) liés entre eux d’une certaine manière = une séquence de « vinyasa »
// Le système est basé sur un compte de « vinyasa ».
Exemple basé sur l’AVY ; il faut 9 vinyasa(s) pour la salutation A, 17 pour la B, 16 vinyasa(s) pour paschimottanasana, 15 pour baddha konasana = au 8e vinyasa, vous êtes dans la posture.
Ce compte commence et se termine à Samasthiti, avec un dérivé de la salutation A.
Pratiquer ainsi est ce que l’on appelle « Full Vinyasa ».
À savoir que le « Full vinyasa » est peu pratiqué aujourd’hui du fait de son exigence en terme d’endurance.
On notera que le terme « Vinyasa » est également employé, probablement par facilité, pour l’ensemble des postures qui marquent les transitions entre les postures, groupe de postures, ou coté droit / coté gauche (excluant les postures debout).
Ainsi, lorsqu’une posture terminée, et qu’on vous lance un « vinyasa(s)» en cours, il s’agit plus généralement du groupe entier de posture en partant de la sortie, par un saut en arrière, chaturanga, chien tête en haut, chien tête en bas, jusqu’à revenir, par un saut en avant, en Dandasana à l’avant de votre tapis, pour effectuer la posture suivante (= « Half Vinyasa »).
Il est fortement conseillé d’introduire petit à petit les « vinyasa de transitions » au fil de l’apprentissage, et cela uniquement dans le but de gagner en force et endurance.
// Les autres spécificités du Vinyasa Krama sont :
La synchronisation de la respiration et du mouvement pour un contrôle du souffle, du rythme cardiaque, un mental apaisé et une concentration accrue. Généralement on inspire quand la tête va vers le haut / mouvement ascendant, et on expire quand la tête va vers le bas / mouvement descendant.
L’utilisation de la respiration Ujjayi (à ne pas confondre avec le pranayama du même nom)
L’application de bandha(s) et autres mudra(s) jouant sur le circuit énergétique et supports de concentration
L’application des Dristhi(s) afin de canaliser le traitement des informations sensorielles.
Les postures statiques – asana Sthiti – sont l’autre partie importante ; elles sont tenues au minimum 5 respirations – 25 étant le nombre nécessaire afin d’en tirer les bénéfices thérapeutiques.
Il n’y a pas de musique pour accompagner votre cours ; notamment car les bpm (le tempo) influent sur votre rythme cardiaque, et que la musique a une portée émotionnelle sur vous, et vos mémoires ; cela est en totale contradiction avec l’idée de mettre en sommeil tous ce qui est relatif à cela pendant les pratiques de Yoga. Votre écoute doit être portée sur la qualité de votre souffle et ce qu’il se passe en vous pour un état de concentration maximum.
Et surtout ; l’intention est primordiale…
> Celle de rester présent et attentif aux émotions, pensées et sensations qui pourraient survenir.
> Celle de s’intérioriser, et de se concentrer de telle manière que les fluctuations de notre mental cessent.
> Celle de ne pas s’attacher aux fruits de notre pratique ; l’ego n’a rien à faire là, les bénéfices physiques et sur la santé sont acquis dans le but d’être plus disposé à l’élévation de la conscience, non pour en tirer de la fierté.
> Celle de pratiquer par dévouement au Yoga (classique).
Références :
« Yoga Makaranda », T. Krishnamacharya
Élèves de T.Krishnamacharya :
« Yoga Mala », S.K.Pattabhi Jois
« Krishnamacharya, his life and teachings » A.G.Mohan
« Health, healing and beyond » Desikachar
« The complete book of Vinyasa Yoga » Srivatsa Ramaswami
Élèves de S.K.Pattabhi Jois :
« Ashtanga Yoga » Lino Miele
« The art of Vinyasa » Richard Freeman / Mary Taylor
Depuis des millénaires l’Inde s’est interrogée sur la structure de la condition humaine.
Au fil du temps, dans cette quête, ces explorateurs du véhicule psycho-physique ont affiné leurs compréhensions, poussant parfois à l’extrême les moyens de parvenir au déconditionnement des contenus de l’inconscient afin de voir s’il y avait quelque chose au delà.
Sur ce chemin, ils ont compris certaines choses que nos sociétés occidentales, portées plutôt vers l’évolution industrielle et scientifique, ont oublié de prendre en compte : l’harmonie de notre dualité cérébrale et la nécessité d’y prêter attention.
De notre coté, il faudra donc attendre 1780 pour que la communauté scientifique s’intéresse à l’asymétrie fonctionnelle de notre cortex cérébral.
Le premier a pensé que chaque hémisphère possédait une conscience propre fut Meinard Simon Du Pui, qui qualifia l’être humain d’ « homo duplex » : doué d’un cerveau dual et d’un esprit dual.
Les deux moitiés de notre cerveau, non contentes de percevoir le monde ou de réfléchir chacune à sa manière, prônent des valeurs propres au type de données qu’elles traitent.
« Un même individu a constamment recours à l’une ou l’autre manière d’appréhender mentalement un problème selon qu’il se sert de son hémisphère droit ou gauche. » Dr Roger W. Sperry 1981
En général, il nous est difficile, de distinguer la personnalité de l’un et l’autre de nos hémisphères – chacun de nous se perçoit comme un individu unique.
Cependant, vous avez sans doute déjà reconnu chez vos proches, ou même en vous, les traits de caractère correspondant à l’un ou l’autre de vos hémisphères ; cette lutte intérieure entre des tendances opposées :
> lorsque la « raison » (hémisphère gauche) vous dicte d’opter pour tel choix alors que votre « cœur » (hémisphère droit) vous incite à un autre.
> lorsque vous distinguez ce que vous pensez (hémisphère gauche) de ce que vous ressentez (hémisphère droit).
> lorsque vous opposez raisonnement intellectuelle (gauche) et instinct (droit).
> lorsque vous différenciez votre moi superficiel (hémisphère gauche) et votre moi profond ou authentique (hémisphère droit).
Un adepte de Carl Jung distinguera le type sensitif (l’hémisphère gauche) du type intuitif l’hémisphère droit), ou le type intellectuel (cerveau gauche) du type affectif (cerveau droit).
Dans le domaine du Yoga, on oppose le cerveau masculin (sa moitié gauche) au féminin (sa moitié droite), le Ha (solaire) au Tha (lunaire), Ida à Pingala et nos tendances rajasiques à nos tendances tamasiques.
Peu importe la terminologie employée : les diverses tendances de la personnalité de chacun découlent des deux hémisphères distincts dont se compose notre cerveau.
En temps normal, les deux hémisphère devraient se compléter l’un l’autre en tirant ainsi le meilleur parti de leur aptitudes respectives au quotidien. Mais notre société, supposée « évoluée », encense la domination de notre hémisphère gauche depuis fort longtemps.
Si bien que beaucoup s’en tiennent à un fonctionnement unilatéral de leurs hémisphères ; par un mode de pensée rigide et critique (en n’ayant recours qu’à leur cerveau gauche) sans nécessairement consentir à réviser leurs opinions.
À l’inverse, d’autres, dépassés par une société qui ne leur correspond pas, se coupent du réel en passant leur temps « la tête dans les nuages » (à l’intérieur de leur cerveau droit), ou choisissent de fuir la réalité dans la consommation d’alcool ou autres substances.
Bombardés d’informations, de stimuli, de « mémoires » et persuadés de la supériorité de l’intelligence intellectuelle face à l’intelligence émotionnelle, n’étant pas éduqué à l’équilibre de sa dualité, le mental sautant d’une pensée à l’autre sans relâche et avec, de plus en plus, le niveau de concentration d’un poisson rouge, l’humain s’enferme sans le comprendre dans diverses peurs, conditionnements et souffrent de multiples déséquilibres.
Chacun de nos deux hémisphères voit les choses sous un angle différent, éveille en nous des émotions particulières et nous incite à nous comporter de telle ou telle manière.
// L’HÉMISPHÈRE GAUCHE A.K.A « LA RAISON »
Notre hémisphère gauche contrôle la moitié droite de notre corps, il est donc lié à notre souffle par la narine droite (Svara solaire), à Pingala, et nos penchants rajasiques dont la nature est instabilité et agitation.
Notre hémisphère gauche se montre par nature critique. Il juge, analyse et compare sans cesse.
Il rattache les instants riches de sensations selon un ordre chronologique, et compare les particularités de tel moment donné à celles du précédent.
En retraçant l’évolution au fil du temps de ce qui a caractérisé un instant ou un autre, notre hémisphère gauche nous donne une idée du passé, du présent et du futur.
C’est notre hémisphère gauche qui nous rappelle qu’il faut placer un pied avant l’autre pour marcher ou comment utiliser un téléphone. Et c’est lui qui entre en jeu dans les raisonnements déductifs de type: si A est plus grand que B et B plus grand que C alors A est plus grand que C. ou que le feu, ça brûle.
Notre hémisphère gauche s’attache à une infinité de détails.
Les régions dédiées au langage de notre hémisphère gauche ont recours aux mots pour décrire, définir, qualifier ou encore cataloguer à peu près tout et n’importe quoi. Ce sont elles qui décomposent notre perception globale en éléments comparables et analysables.
Les études universitaires lui conviennent à merveille et la maîtrise des détails qu’il analyse lui procure un sentiment de maîtrise et d’autorité.
Le « centre du langage» de notre hémisphère gauche nous parle sans arrêt, il a entre autres pour rôle de définir notre individualité. C’est lui que nous entendons dire «je ».
Notre ego prend racine dans notre centre du langage. Nous en avons besoin pour ne pas oublier qui nous sommes et ne pas perdre conscience de notre identité, nous rappeler notre nom ou notre adresse et définir notre individualité dans l’espace.
Non content de penser à l’aide d’un langage verbal, notre hémisphère gauche nous incite à réagir à certains stimuli en fonction de nos expériences passées.
Il établit entre nos neurones des connexions qui s’activent ensuite automatiquement en présence de telle ou telle information que nous transmettent nos sens; ce qui nous permet de traiter d’importantes quantités de données sans avoir à les analyser une à une.
Vu que nous « programmons » en permanence notre hémisphère gauche pour qu’il identifie le plus vite possible un maximum de situations, il ne manque jamais d’anticiper sur nos pensées ou nos réactions émotionnelles en prenant appui sur nos expériences passées. Ainsi, il établit une hiérarchie entre nos penchants (ce qui nous attire) et nos aversions (ce qui nous répugne).
// L’HÉMISPHÈRE DROIT A.K.A « LE COEUR »
Notre hémisphère droit contrôle la moitié gauche de notre corps, il est donc lié à notre souffle par la narine gauche (Svara lunaire), à Ida, et nos penchants tamasique dont la prépondérance dans le corps engendre la sensation de lourdeur, l’inertie et la paresse.
Notre hémisphère droit se montre par nature spontané, aventureux, insouciant et imaginatif.
Éternellement satisfait, il ne renonce jamais à son optimisme. Il ne juge pas en termes de bien ni de mal; tout existe de son point de vue dans un continuum; tout est relatif.
Il prend les choses comme elles viennent et s’adapte aux situations telles qu’elles se présentent. Il remarquera que telle personne est plus grande ou plus riche que telle autre sans en inférer un jugement de valeur pour autant. Notre hémisphère droit ne perçoit pas les différences de type ethnique ou de religion, ou du moins il ne s’y arrête pas.
Lorsqu’il est dominant et en l’absence des règles définies par notre hémisphère gauche, Il se sent libre de se fier à son intuition et encourage nos penchants artistiques à s’exprimer sans la moindre inhibition.
Du point de vue de l’hémisphère droit, il n’existe pas d’autre temps que le présent.
La conscience que nous avons de quelque chose qui nous dépasse, auquel nous sommes liés, s’inscrit dans l’instant présent.
Il perçoit immédiatement ce qu’il y a de semblable en vous et moi et ce qui relie chacun d’entre nous. Notre empathie prend naissance dans notre cortex frontal droit.
Il interprète tout ce qui relève de la communication non verbale. Il tient compte d’indices aussi subtils que l’intonation, l’expression du visage ou la posture du corps.
Il a pour tâche de renouveler notre point de vue sur les choses : il met à jour les « dossiers » de notre cerveau en rectifiant les informations dépassées.
Notre hémisphère droit interprète les bouleversements énergétiques que nous percevons à un niveau inconscient ; comme deviner quelle ambiance règne parmi un groupe de personnes en s’en approchant. Cette capacité à détecter l’énergie qui nous entoure explique notre dynamique énergétique interne aussi bien que nos facultés intuitives.
C’est dans notre hémisphère droit que résident nos tendances mystiques, nos facultés d’observation, d’intuition, de clairvoyance.
Voilà quelques phrases tirées du livre témoignage du Dr Jill Bolte Taylor, « Voyage au-delà de mon cerveau », neuro-anatomiste reconnue, qui s’est vue frappée un matin d’un AVC sévère dans son hémisphère gauche :
« je me suis sentie touchée par la grâce dans le silence de mon hémisphère gauche soudain indifférent à tout ce qui composait mon quotidien.»
« D’un point de vue neuro-anatomique, la paix intérieure a envahi mon hémisphère droit quand le centre du langage et l’aire associative pour l’orientation de mon hémisphère gauche ont cessé de fonctionner. »
« Mon être me semblait fluide et non plus solide ou une entité autonome distincte du reste. Me voilà en train de me fondre dans l’espace environnant ! »
« Le babil de mon cerveau venait de céder la place à une quiétude bienfaisante. »
« La faculté de juger de mon hémisphère gauche s’est mis en veilleuse. Un sentiment de tranquillité, de paix, de sécurité, d’euphorie et même d’omniscience m’a envahie. »
« Depuis que mon hémisphère droit régnait en maître sur ma conscience, je débordais d’empathie. J’avais beau ne pas saisir un traître mot de ce qui se racontait autour de moi, les physionomies et les postures des uns et des autres m’en disaient long sur leur états d’esprit. Certains me communiquaient leur énergie alors que d’autres au contraire me pompaient la mienne. »
« Plus mon passé me revenait en mémoire, plus mon bagage émotionnel refaisait surface. »
// À LA RECHERCHE DE L’HARMONIE
« Une tête bien faite et un bon coeur forment toujours une formidable combinaison. » Nelson Mandela
Un équilibre harmonieux entre les tendances associées à chacun de nos hémisphères devrait nous assurer assez de flexibilité sur le plan cognitif pour nous adapter au changement (grâce à notre cerveau droit) sans dévier pour autant du chemin que nous nous sommes tracé (à l’aide de notre cerveau gauche).
Ce rééquilibrage est ce que peuvent induire l’ensemble des pratiques yogiques dans votre vie quotidiennes. Les diverses techniques de concentration sont là pour apaiser l’activité de notre hémisphère gauche dominant, le vider de son contenu sensoriel et intellectif le temps de la pratique, afin de redonner la possibilité à l’hémisphère droit de se révéler.
L’équilibre entre nos deux hémisphères est l’équanimité qui définie le Yoga, autrement dit : l’union entre le Ha et le Tha, l’équilibre entre nos tendances rajasiques et tamasiques qui ouvre alors la voie vers nos qualités sattviques.
Notre hémisphère droit abrite une forme de conscience dont dépend notre quiétude, notre joie, notre capacité d’émerveillement, l’absence de peur et notre amour pétri de compassion pour le reste du monde. Il abrite notre intelligence émotionnelle.
Mettre en sommeil notre hémisphère gauche ; notre ego, nos mémoires, nos pensées et sortir de l’espace-temps, le temps de la pratique méditative, c’est prendre le recul nécessaire pour nous rendre plus apte à définir le comportement adéquate à choisir selon la circonstance en dehors du tapis.
C’est réaliser que nous ne sommes pas le produit de notre hémisphère gauche.
« L’éveil ne résulte pas d’un apprentissage mais, au contraire, d’un désapprentissage de ce que l’on croit savoir. » Dr Kat Domingo
Plus vous pratiquez, plus vous sollicitez votre hémisphère droit, plus vous parvenez facilement à éloigner les pensées angoissantes qui vous distraient de l’ « ici et maintenant » dans la vie quotidienne, et plus vous suscitez en vous sérénité et sympathie pour autrui.
La santé mentale de notre société dépend de celle des individus qui la composent.
Nous sommes conscient que le corps a besoin d’exercices pour la santé physique.
L’humanité doit réaliser qu’une hygiène cérébrale est nécessaire pour sa santé mentale.
Le Yoga est là pour cela. Chacun de nous en a les capacités.