Votre lieu de pratique devrait être suffisamment chauffé, mais pas surchauffé. Il devrait être propre, sans courant d’air.

Pour ceux qui suivent des cours guidés en ligne, choisissez bien le niveau du cours. Qu’il soit toujours un peu au dessus de votre niveau personnel, mais pas trop. Juste de quoi vous challenger. Attachez-vous à aller jusqu’au bout du cours, mais ne vous acharnez pas sur une posture qui ne vous est pas encore accessible. Restez dans la posture précédente, explorez le chien tête en bas ou reposez-vous dans la posture de l’enfant en attendant la suivante.

Essayez, dès que vous le sentez possible, d’introduire une pratique autonome par semaine.

Pour les débutants, des fiches décrivant la 1ère série, par image, sont disponibles partout sur le net. Idéalement, faites-vous un programme pour la semaine, où vous alternerez entre série guidée, ateliers et pratiques autonomes.

Essayez de pratiquer, in fine, 5 à 6 jours par semaine. Même si vos pratiques ne se ressemblent pas d’un jour à l’autre dans leur forme ou leur durée. Mieux vaut 20min concentré(e) et conscient(e), qu’1h30 distrait(e) et léthargique. Faites de votre mieux. Une pratique régulière prend du temps à s’installer. Prenez ce temps, étape par étape.

On peut avoir du mal à s’y mettre, mais on ne regrette, pour ainsi dire, jamais.

Afin d’en tirer un maximum d’effets bénéfiques, l’idéale est de pratiquer le matin, au réveil, à jeun, après avoir bu un peu d’eau chaude pour réveiller doucement les organes digestifs et vous aider, éventuellement, à aller à la selle avant de pratiquer. Certains prennent le temps d’une douche chaude.

L’idée que vous manqueriez d’énergie en pratiquant sans avoir mangé et une idée fausse, conditionnée. Essayez au moins une fois. Tout ce que vous risquez est d’être surpris(e).

D’un point de vue énergétique, on vous conseille le matin justement parce que vous êtes à jeun, que vous n’avez absorbé aucune forme d’excitant, comme le café ou le sucre, qui perturbe votre force vitale, mais aussi parce que la digestion est propre à une énergie descendante, alors que le travail énergétique d’une pratique de yoga fait travailler cette énergie dans le sens inverse.

Sans compter que ce pourrait être compliqué, plus tard dans la journée, de « caser » votre pratique en étant à jeun depuis 3 heures à minima, comme il se devrait.

Toujours d’un point de vue énergétique, surtout pour ceux qui vivent dans des milieux urbains, l’énergie de la ville n’est pas encore, elle-même, réveillée. Je parle autant de l’énergie combinée de tous ces êtres qui vivent dans une même ville, que de l’énergie éléctro-magnétique de nos appareils, notamment en wifi, bluetooth etc…

D’autant plus pour une pratique autonome, afin d’être concentré(e) et dans l’observation de vos sensations, mieux vaut le matin au réveil; lorsque votre mental est encore un peu engourdi, que le silence de vos pensées polluantes est encore palpable, avant que les penchants de votre personnalité ne prennent les rênes, que la vie et vos responsabilités ne vous détournent du tapis, que l’ego, ce coquin rusé qui n’aime pas qu’on le fasse taire, ne trouve un échappatoire…

Nous tentons, dans la pratique du yoga, d’harmoniser nos systèmes nerveux, les différents courants d’énergie qui assurent une cohérence physique et mentale, et de réfréner nos mauvaises habitudes pour les remplacer par des bonnes… ce que le monde matériel actuel a une fâcheuse tendance à déséquilibrer.

Pour cette même raison, n’attendez pas non plus trop longtemps au réveil, après l’eau chaude ou/et la douche chaude. L’idéal étant de s’éviter de scroller sur les réseaux ou les news du jour…

Une fois la pratique effectuée au lever, vous êtes non seulement libre de remplir toutes vos tâches de la journée, mais vous allez probablement mieux les faire, avec un corps que vous ressentez, avec qui vous êtes lié(e), aligné(e), et un esprit éveillé. Sans compter ce sentiment si précieux de s’être fait du bien, de se prendre en main, d’avoir accompli une sorte de rituel salvateur au moins avec soi-même, au mieux avec l’univers.

Éliminer toute distraction possible; éteignez vos portables, ordinateurs, téléviseurs. Evitez la musique, qui touche à la mémoire et éveille en vous, inconsciemment, des émotions, des ressentis. Laissez-vous plutôt bercer par la musique de votre souffle, telle une méditation en mouvement.

Si vous vivez à plusieurs ou avec des enfants, faites-leur comprendre que ce moment est important pour vous, que le silence vous serait agréable, que vous ne pourrez pas engager de conversation, répondre à une question… mais ne vous agacez pas non plus si vous êtes interrompu ou si il y a nuisance sonore. Rassurez si besoin, puis revenez à votre pratique calmement. Restez concentré(e) sur votre souffle, vos ressentis, soyez le calme au milieu du chaos. Un excellent exercice de nos jours…

Toujours pour la pratique autonome; préparez-vous un programme de pratique avant de démarrer. Comme définir une intention et s’y tenir. Peut-être en buvant cette fameuse eau chaude. Déjà concentré(e) sur ce qui va suivre. Cela vous permettra d’éviter, pendant la pratique, de « casser » le rythme et avec, votre concentration, mais aussi de renforcer votre caractère pour la vie en dehors du tapis; « je fais ce que je dis et prévois de faire pour mon bien, je me le suis prouvé »

Les ashtangis devraient toujours s’en tenir aux séries codifiées du système, surtout les premières années, mais être à l’écoute de soi, de la saison, de son cycle (pour les femmes) est aussi ce que préconisait T. Krishnamacharya. On peut non seulement pratiquer une même série de différentes manières; en l’écourtant plus ou moins, en y mettant plus ou moins de vinyasa, de vigueur, ou en restant plus longtemps dans certaines postures; mais on peut également s’offrir la liberté de travailler certains jours sur une série de postures inversées, des ouvertures de hanches, des back-bends ou de passer d’une série à l’autre pour le plus avancés.

La seule chose a ne pas perdre de vue est l’état d’esprit, la force de l’intention dans laquelle vous êtes en pratiquant, car cela change tous les bénéfices qui en découlent. Si vous abordez votre pratique comme une activité sportive, comme une obligation, comme un défi contre vous-même.. vous en tirerez quelques bénéfices physiques pour sûr – l’ashtanga est suffisamment demandeur pour vous sculpter un corps de rêve – mais vous risquez également de vous blesser, de perdre la motivation de le faire régulièrement, et les effets sur le système nerveux ou votre énergie vitale ne seront pas les mêmes – l’ego sera gonflé, le système nerveux autonome en déséquilibre, le feu de rajas alimenté.

Ne mettez pas dans votre pratique une attente particulière; soyez dans l’intention de vous concentrer sur la régularité et la qualité de votre souffle, dans l’envie de vous retrouver, d’avoir ce temps pour vous, ce rendez-vous intime avec vous-même. Un rendez-vous avec votre corps, ses sensations, en étant indulgent(e) avec ses limitations, observateurs de ses variations d’un jour à l’autre; dans l’exploration de votre être, quel que soit votre niveau. Faites confiance aux séries, au souffle Ujjayi, aux bandhas et à votre concentration pour le reste.

Accompagnez cela avec la conviction que c’est la meilleure chose que vous puissiez vous faire… alors la pratique se révèlera sous un autre jour, et la transformation s’opèrera, jour après jour, souffle après souffle.

Les prouesses physiques, si visibles de l’extérieur, ne devraient être que les effets secondaires d’une pratique régulière et non le but. S’y attacher n’apportera que souffrance. Les plus importants changements étant à l’intérieur.

Toutes considérations éthiques mises de coté, car ce n’est pas le sujet ici, sachez que la viande rouge, l’alcool et le lait de vache ne font pas bon ménage avec la pratique, ne serait-ce que physiquement, au niveau de vos articulations.

Également, ne dénigrez pas l’introduction du Pranayama dans votre routine. En général placé après la pratique posturale, on notera que les moments les plus propices sont idéalement: au lever du soleil, à midi et au coucher du soleil. Evitez les jours d’orage. La pratique posturale est là pour préparer le corps et le mental au Pranayama, étape suivante sur le chemin de l’apaisement mental et de l’expansion de votre force vitale. Une bonne pratique de pranayama induira, par la suite, l’état recherché pour la méditation. Laissez monter tout cela progressivement. Ne brûlez pas les étapes.

Enfin, si vous êtes plein(e) de motivation le soir pour le lendemain, mais qu’arrivé le matin, vous vous sentez complètement découragé(e), essayez de préparer votre espace de pratique la veille au soir, puis posez-vous à l’avant de votre tapis en vous lançant pour quelques salutations sans plus. Prenez plaisir dans ces quelques mouvements. Il y a de fortes chances que vous ayez envie de plus, et si ce n’est pas le cas, ces quelques salutations auront eu le mérite d’exister. Retentez le lendemain.

Quand cela vous est possible, revenez régulièrement vers un enseignant, en présentiel, ne serait-ce pour vous assurez de votre bon alignement.

En vous souhaitant de très belles pratiques.

Du coeur.

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