L’ignorance de ce qui se passe en nous est à l’origine de la souffrance mentale.
Refuser de faire face à certaine situation, ou de même y réfléchir, par peur de la remise en question, de perdre ses repaires apparents, son confort, par peur de l’inconnu et du conflit, empêche de vivre et nous éloigne de notre nature profonde.
Rester dans le déni plutôt qu’affronter la vérité, parce que certaines de ces situations impliquent un changement qui ne sera pas agréable à vivre, une transition douloureuse, c’est vivre dans l’illusion de pouvoir faire avec.
Pourtant si la tête s’emballe et les pensées se répètent en boucle sans pour autant avancer, tel un hamster coincé dans sa roue, c’est bien que dans le fort intérieur une partie de vous sait que quelque chose ne va pas. L’autre partie (asmita) s’attachant à un rêve illusoire, une idée du bonheur trompeuse, l’attente d’une solution extérieure à soi ou un sentiment d’injustice…
Refuser de voir la souffrance est source de souffrance.
Devant le refus d’entendre, notre guide intérieur n’a d’autre choix que de refaire vivre l’expérience de plus en plus fort, comme obligé de parler de plus en plus fort, jusqu’à crier.
Ses cris sont nos tensions et nos souffrances physiques et psychologiques, morales ou émotionnelles.
Il est important de redonner le vrai sens à la souffrance et à la maladie et d’essayer de comprendre le sens de ce que nous vivons, plutôt que d’en avoir honte, de les faire taire – la médecine allopathique comme soutien, non comme unique solution – ou de rendre nos souffrances inéluctables sans chercher plus loin.
Les cris de notre guide ne sont pas une punition mais une “leçon de chose” pour nous faire “grandir”.
Nous avons parfois besoin d’expérimenter l’erreur, l’échec ou la douleur pour comprendre à quel point nous faisons fausse route, à quel point nous ne sommes pas en accord avec nos réels besoins.
Entreprendre d’écouter et de chercher à changer les choses peut sembler intense et dans la confusion et le marasme des émotions, la montagne peut sembler infranchissable, mais le plus dur a déjà été entrepris à ce stade.
Le yoga nous aide à découvrir ce qui se cache derrière l’apparente réalité du corps et de l’esprit.
Nos sentiments de liberté, de joie et de sécurité naissent de notre connaissance profonde et se meurent dans la maîtrise insuffisante de notre esprit.
Le yoga peut nous donner la sérénité d’accepter ce qui ne peut être changé, le courage de changer ce qui peut l’être, et la sagesse de distinguer l’un de l’autre.
« Jusqu’à ce que vous sachiez ce que fait l’esprit, vous ne pouvez pas vous en rendre maître. Vous constaterez que chaque jours les divagations de l’esprit deviennent de moins en moins violentes, et que l’esprit lui-même est chaque jours plus calme, nous donnant une vue plus exacte des choses. » Swami Vivekananda (1863-1902)
Aucune bonne décision ne peut être prise dans la confusion et le marasme émotionnel.
Se débarrasser du chaos, prendre conscience de la manière dont nous sommes restreints, dans le corps, l’esprit et le cœur, rééquilibrer les excès, les déséquilibres, pour permettre à la conscience de s’élever… transformer la léthargie en stabilité, les pensées polluantes en pensées éclairées, être de plus en plus à l’écoute de son intuition.. de son guide; c’est tout cela que le yoga peut vous offrir.
Les bonnes décisions pourront alors être prises. Réfléchir, décortiquer, analyser afin de cerner l’origine du problème de manière plus lucide sera alors possible. L’acceptation nécessaire s’installera alors avec sérénité sans être forcée.
Soyez patient(es) et ayez confiance en votre guide intérieur… écoutez-le !