Ahimsa / S’aimer pour mieux aimer
Jamais assez talentueux, jamais assez mince, jamais assez flexible, jamais assez drôle, jamais assez bon au lit, jamais assez.., jamais assez…
Arrêtons cette folie !
Tant de gens vivent leur vie en se sentant mal aimés, invisibles, non reconnus, non appréciés. Vous ne savez peut-être pas qui ils sont, parce que nous sommes tous conditionnés à cacher notre vérité dans un puit de honte. Mais ils sont partout.
La chappe de la « pensée positive » dans sa dérive, aura su créer – mêlée d’une autorité bien-pensante à l’arrière goût punitif d’une tradition judéo-chrétienne – la peur de parler librement de ce qui ne va pas. La honte de ne pas être “au top”. (Se) Cacher ce qui ne va pas.
« One day we will die… but every other day we will live. » Snoopy
De cette peur, cette esquive, la psychanalyse d’aujourd’hui nous apprends que s’en suit alors une réaction à l’absence de réaction: haine de soi. Pensées négatives en son encontre. moralisantes. Culpabilité. Nous empêchant d’autant plus d’y voir clair dans la source du mal-être.
Commençons donc par supprimer un peu de cela, puis un peu plus.
Ahimsa, entendu ici comme la non-violence envers soi – 1er des Yama, 1er pilier de l’Ashtanga Yoga – ne tente pas de défier de front les soi-disant comportements malsains, mais se faufile derrière eux. Ainsi, pour pratiquer la vérité, nous devrions diminuer notre pratique du mensonge.
Accepter pleinement chaque aspects de nos personnalités sans jugement moralisateur pour mieux en voir la source et interrompre le cycle destructeur.
Reconnaitre la pensée « réaction » (haine de soi. Pensées négatives en son encontre. moralisantes. Culpabilité.) . L’étudier. L’observer. Et, si possible, l’interrompre, est un des aspect de la pratique non jugeante qui découlera vers plus d’estime de soi.
Tasmaat-sarveshu kaaleshu maamanusmara yudhya cha
Mayy-arppita-manobuddhir-maamey-vaishyasya-asanshayaha
« Par conséquent, Arjuna pense toujours à moi et combat. Avec votre esprit et votre intelligence fixés sur moi, vous m’atteindrez sans aucun doute. » Krishna à Arjuna / Bhagavad Gita 8
Ce que nous livre la Bhagavad Gita est que quoi que vous fassiez, quelque combat que vous devez mener, souvenez-vous que le divin est en vous.
« Vous n’êtes pas une goutte dans l’océan, vous êtes l’océan dans une goutte. »
En d’autres termes, rappelez-vous chaque jour, cette force qui vous habite, cette force divine, qui est en toute forme de vie, et qui ne demande qu’à être entendu et exploitée. Croyez en vous, ne vous autorisez pas à l’oublier, ni laisser d’autres vous faire croire que vous n’avez pas de valeur.
Rappelez-vous de prendre du recul et de voir la situation dans son ensemble, attachez-vous à ce qui va plutôt qu’à ce qui ne semble pas aller. A ce que vous devez refuser d’accepter car cela ne vous respecte pas, plutôt qu’à ce que vous voudriez.
De cette non-violence envers soi (Ahimsa), l’estime de soi et donc l’amour de soi, découle l’amour des autres… car finalement nous menons tous des combats. Developper de la compassion envers soi, mène indéniablement au fait de se reconnaître dans l’autre – de reconnaître le divin en l’autre, comme le combattant – et de faire preuve de plus de douceur dans nos rapports aux autres… et inversement.
Lorsque vous faites un effort pour partager votre amour, faire preuve de joie, d’écoute, vous n’avez aucune idée de l’ampleur que cela peut prendre chez l’autre.
Mais soyez sûr que cela a toujours de l’effet.
Parfois, cela allume un flambeau pour que les autres suivent l’exemple. Parfois, cela donne une raison de croire à quelqu’un qu’une vie plus joyeuse est possible. Parfois cela sauve des vies…
« Un sourire c’est une douceur à fleur de peau, une tendresse, presque un état d’âme. » Jeanne Moreau, Nikita, Luc Besson